29.4.05

Ne tirez pas sur l'ambulance.

Ce jour à midi. Je passe prendre un sandwich chez le pizzaiolo du coin avant d'arriver au boulot. Devant moi deux hommes dont un qui attire aussitôt mon regard. Je remarque sa nuque dégagée et fine. Un crane rasé il y a moins d'une semaine et une barbe négligée de 2 jours. Il semble jeune et hésite sur la commande de son repas. Il porte un blouson bleu sur lequel brille en lettre d'argent "Ambulancier". Il se retourne, me regarde, froid et distant, je fonds. Cet air d'adolescent rebelle lui donne quelque chose d'angélique et développe en moi un violent désir. J'aimerais tellement faire un malaise tout à coup, tomber raide, là, dans cette pizzeria, pour qu'il me sauve la vie, manquer d'air afin qu'il pose ses lèvres contre les miennes, que son souffle envahisse mon corps, inonde mes poumons et touche mon coeur.
(...)
Je sors, un sandwich à la main, direction mon bureau, frustré de cette rencontre. Je cherche machinalement l'ambulance et note le nom de la compagnie, au cas ou...

Un instant d'éternité.

Sa photo est là, posée à même le sol, à coté du radio-réveil. Je la connais par coeur. Le visage est doux, souriant et lumineux. Sa beauté et son charme sont mis en valeur.
J'ai pris cette photo en octobre 2003, lors de notre première rencontre à quelques heures de notre première séparation. Photo d'un instant, souvenir d'un instant. Cet instant n'a pas changé j'en suis sûr. Il suffirait juste de ne pas l'oublier, d'en parler. Pourtant, il veut oublier.

Je regarde cette photo chaque matin pour démarrer ma journée. Je suis seul à connaître ce qui règne au fond de mon coeur laissant chacun fantasmer et interpréter. La haine n'y existe pas. L'Amour y éjacule en permanence. "Mais l'Amour, tu peux tout le garder, un soir je te l'avais donné, et reprendre c'est volé, et reprendre c'est volé...".

28.4.05

Surf, surf...

Naïma, une collègue bien curieuse, découvre hier que je travaille sur mon blog. Discrète à souhait elle s'étonne bien fort "Ha bon, tu as un blog... vas y donne moi l'adresse...". Et tous les collègues aux alentours de s'enquérir si je blog.

Curieuse ! Tu n'as qu'à surfer et chercher. J'aime jouer ; que les enquêteurs fassent leur travail, je ne répondrai que par oui ou par non (2 mots très à la mode ces temps ci). Bon courage.

27.4.05

Benoit XVI source de polémique ?

A seulement 21 ans, François nous propose sur son blog un article plus qu'intéressant. Il ira loin ce garçon j'en suis certain. A l'occasion faites un tour sur son CV, il est impressionant.

Concernant l'article il invite à la reflexion avant le jugement. Quelle sagesse !

St Exupéry s'en doutait il ?

"J'ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu'à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s'était cassé dans mon moteur. Et comme je n'avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C'était pour moi une question de vie ou de mort. J'avais à peine de l'eau à boire pour huit jours.
Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J'étais bien plus isolé qu'un naufragé sur un radeau au milieu de l'océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m'a réveillé. Elle disait:
- S'il vous plaît... dessine-moi un mouton !
- Hein!
- Dessine-moi un mouton..."
Nous voici enfin arrivé au jour du grand vol. Un monstre va s'envoller avec 6 personnes à bord et demain 800 passagers utiliseront quotidiennement ce nouveau transport en commun. Jusqu'où irons nous ?
L'A380 est la nouvelle fierté Européenne, véritable exploit technologique. C'est ça aussi l'Europe.
L'aviateur du Petit Prince verra t'il ce grand oiseau voler au dessus de lui dans le désert ?

23.4.05

J-37

Parce qu'il faudra bien prendre une décison dans l'isoloir :
"OUI", "NON", "OUI" + "NON" ou bien encore une enveloppe vide...
Il faut absolument lire cette constitution et évaluer les conséquences de mon vote.

http://www.constitution-europeenne.fr/

21.4.05

www.?.com

Des semaines et des mois que j'y pense, que j'y réfléchis, que je n'arrive pas à me décider, à faire un choix, à trouver l'idée géniale... je cherche le nom de domaine, celui qui me ressemble, celui qui en dit suffisament, ni trop ni trop peu...
Faire court mais être évocateur n'est pas chose facile. Je sais déjà qu'il ne me satisfera pas totalement, il faudrait qu'il soit multiple. Il est temps de se décider au risque d'en être banal et commun.

"OUI" à la constitution Européenne ou au mariage gay ?

Après la Belgique en 2004, voilà l'Espagne sur la route du "OUI" au mariage gay et à l'adoption d'enfant par des couples gays. Voilà la France prise en étau. Qu'en disent les Allemands et les Italiens, soudés depuis 2 jours avec un Pape (prétendu conservateur) que les premiers ont enfanté et éduqué et que les seconds hébergent dorénavant ?
Les mentalités bougent, l'Europe avance, chacun à son rythme. Il faudra quelques générations pour savoir si la nôtre prend les bonnes décisions.
En France pour le moment chacun pense au futur référundum (même au bout du monde en Chine, Raffarin fait campagne ; magie des médias) avant de préparer, à partir de septembre, la campagne des présidentielles de 2007.

Ha, qu'il doit être doux de vivre en Suisse...

Brouillard matinal.

"07 : 36" brille en rouge sur la radio de la salle de bains. "69.8" inscrit en noir sur la balance blanche.
Déjà deux jours que le nouveau Pape Benoit XVI est élu et la polémique sur son passé et son conservatisme anfle. Le "OUI" au référundum reprend un peu de place dans les sondages sans pour autant être majoritaire. Raffarin vient de vendre 10 Airbus en Chine. Bartez attend avec inquiétude la sanction pour avoir craché sur un arbitre Marocain. Wall Street est au plus bas depuis le début de la Guerre du Golfe, on entre dans l'ère de la stag-flation tout comme en 1973.
07:54, cartable et clés de voiture en main, je ferme la porte à clé, le jour se lève, la ville s'éveille, l'air est frais, le brouillard flotte et carresse la terre. Un nouveau jour commence, un jour ça sera le dernier et on écrira "il y eut un soir, il y eut un matin et ce fut le dernier jour".

A méditer.

"Marquer son territoir ne sert à rien si c'est pour ne pas y vivre."

18.4.05

A méditer.

L'Amour compte plus que le temps.

Reprise.

La pause congés a été la bienvenue. Me revoilà après quelques jours d'absence auprès de mon blog, quelques jours à distance de mon "chez moi". Changement d'air bien mérité. Un soleil timide étouffé par une pluie insolente, peu importe, le séjour a été bon et riche, reposant et reboostant, c'est là l'essentiel.
Un séjour rapide avec quelques rencontres ratées et reportées, chaque chose en son temps et tout vient à point... Je me suis laissé porter, imprégner, pénétrer par cette ambiance, cet environnement, cette culture afin de mieux l'adopter.
Demain c'est la reprise, elle sera différente, j'en suis sûr. Les choses se dessinent, le temps travaille en ma faveur. Viendra le temps de couper les amares.

9.4.05

Clic and Talk

Dernières nées des inventions "nouvelles technologies", le clic and talk. Nous n'en finirons donc jamais d'entre croiser les diverses technologies les rendant dépendantes les unes des autres et nous même de tout ça par extension.
L'idée est bonne, tout comme l'était la borne visio, prometteuse pour un marché très large.
Malheureusement les esprits ne sont pas prêts, la technologie non plus d'ailleurs. Il y a encore quelques réglages à faire pour que la mayonnaise soit bonne.
Patience, patience... la révolution reste à venir.

Me croiriez vous ?

C'était dans un hall de gare. Une foule incroyable, des mouvements perpétuels. Départs, arrivées, visiteurs, voyageurs, retard, courrir, adieux, larmes, baisés amoureux, séparations, baisés langoureux, inconnus, regards échangés, étrangers... un lieu de vie extraordinaire, microscosme au coeur du monde. Lieu d'échange, changement de quai, croisement des départs et arrivées, destinations inconnues, mélanges des peuples, races et cultures, des ages et générations, des couches sociales... où peut il y avoir ailleurs un tel brassage ?
Je suis au plein centre de ce hall immense et sonore. Je tourne sur moi-même tel un travelling autour d'un axe. Mon regard est à 1m75 et est figé sur une zone de plus ou moins 10 cm. J'observe sans me cacher, voyeur, je dévisage, je regarde cette foule en effervecense. Impressionant et pourtant je me sens bien, en sécurité, protégé. J'essaye de fuir certains regards et d'en capter d'autres. Quelqu'un m'indique une direction à regarder, je me tourne en ce sens et je vois quelque chose de magnifique. Un océan, du corail, du soleil, une mer calme et chaude, désirable, une profondeur lumineuse et appaisante. Je crois en un rêve mais... non tout ceci est bien réel, j'en suis sûr.
Je remarque qu'il est comme un reflet, seul, au milieu du hall immense et sonore. Il tourne sur lui-même tel un travelling autour d'un axe... Nos regards se croisent comme le faisceau lumineux de 2 phares Bretons qui se croisent sans cesse.
A cet instant, l'espace temps se fige totalement.
Les faisceaux s'arrêtent de tourner pour revenir sur ce point de rencontre. L'association de ces 2 faisceaux sur la même ligne, le même axe, innonde le hall de lumière, une lumière de plus en plus intense et éblouissante. Un axe qui ne sépare pas, un axe qui unit et réunit.
Je lui souris et il me répond aimablement. Le vide s'installe autour de moi, autour de nous, la foule et les murs s'évanouissent dans la lumière blanche et pure. Les bruits s'étouffent et meurent. Nous sommes maintenant seuls dans l'immensité de l'infini, poussières à l'échelle de l'univers.
Nous voici unis par ce faisceau lumineux, autoroute d'échanges, d'énergie, de chaleur, de sentiments.
Les premiers mots du Petit Prince à l'aviateur ont été les suivants : "S'il vous plait... dessines moi un mouton !". Voilà ce que j'aurai pu simplement lui demander. Les mots qui permettent de décrire ce qui se déroulait à cet instant dans ce hall immense où grouillait une foule préssée, n'existent pas, des mots que chacun de nous ressentent un jour ou l'autre au coeur de nous même mais que la bouche ne peut traduire.
Si je vous disais que ma vie ne sera plus jamais la même depuis cet instant,
si je vous disais que je peux aller au bout du monde et même au-delà pour faire vivre ce faisceau lumineux,
si je vous disais qu'il n'y a pas chose plus importante que cet échange dans ma vie,
si je vous disais que dans cette foule immense mon regard n'aurait pu s'arrêter sur un autre,
si je vous disais que l'Amour est plus fort que la haine,
si je vous disais que j'aimerai écrire l'Histoire,
si je vous disais que je suis comme un enfant qui pense que la vie est un rêve magique,
si je vous disais que je crois au Pardon de Dieu et au pardon des Hommes,
si je vous disais que l'Homme n'est pas né pour vivre seul,
si je vous disais que l'Amour maternel est le berceau de l'Humanité,
si je vous disais...
me croiriez vous ?

8.4.05

Re-naître de ses cendres.

Vendredi 8 avril 2005.
10h10 Je m'habille, je veux arriver tôt au boulot, une journée chargée, je veux avoir l'esprit libre en partant ce soir et je veux passer faire une course avant de commencer.
10h10 Le cercueil du Pape vient de sortir de St Pierre de Rome sous les yeux de milliards de téléspectateurs à travers le monde et devant les plus grands dirigeants de la planète. Applaudissements et prières règnent à Rome. Ré-union impossible et impensable en d'autres temps, en d'autres lieux, en d'autres occasion. Jean Paul II aura réussi l'impossible.
10h10 quelques clics avant de partir sur quelques liens consultés quasiment quotidiennement, machinalement.
Il y a des jours différents des autres. Des jours de deuil, des jours où le soleil brille, des jours de re-naissance, des jours de pluie. Le Pape fait ses adieux et pourtant des fenêtre s'ouvrent sur le monde, sur la vie, sur le soleil. La lumière règne dorénavant, pour le moment elle est éblouissante mais quand la pupille se sera adaptée elle deviendra chaude et supportable.
10h10 Je pars vers une nouvelle vie.

7.4.05

L'Amérique aux pieds du Pape.

Image anodine ou grand moment d'Histoire ? l'avenir nous le dira.
Georges W BUSH père, Georges W BUSH fils, Bill CLINTON... 3 présidents américains sont depuis hier aux pieds du Pape. Premiers présidents américains à assister aux obsèques d'un Pape.

L'Amérique en sera t elle plus sage, j'en doute. En d'autres temps de telles images auraient été le symbôle d'un changement, de la chute d'une politique, une révolution autour d'une idéologie. Les pays de l'Est ont été ravagés il y a 15 ans pour leur plus grand bien. Faut il s'attendre à un tel cataclisme pour l'Amérique et l'Europe, avec une prise de conscience que le monde est fait pour vivre dans la Paix et la Solidarité nord-sud, est-ouest ?
Laissons le temps faire son travail.

5.4.05

Belgique, Bruxelles, stade du Heisel, 29 mai 1985, 39 morts, Finale de la Coupe d'Europe des clubs champions.

20 ans après, triste anniversaire. Le stade du Heisel a été détruit et remplacé au même endroit par le stade Roi Baudouin. Seule trace de cette tragédie, une petite plaque de 20X50 cm en souvenirs des 39 morts pour la plupart Italiens. Un monument plus imposant va être érigé pour assumer cette page d'Histoire.
Aujourd'hui encore on s'interroge. Comment a t on pu laisser jouer ce match ? comment Michel Platini a t il pu marquer un but lors d'un penalty au profit de la Juventus de Turin contre Liverpool ? Visiblement il n'avait pas pris la mesure du désastre qui se jouait dans les tribunes. On peut se poser les mêmes questions concernant les autres joueurs, les arbitres, les autorités locales, les autorités footballistiques, les spéctateurs et téléspectateurs...
L'une des premières scènes de mort en direct à la télé... et ça n'était même pas pour une guerre, juste pour le plaisir du sport. Coubertin doit fulminer de rage.

Laïcité...

Voilà, la polémique est née et prend des proportions croissantes. La France ose mettre ses drapeaux en berne pour le décès de Jean Paul II. Qu'est ce que cela signifie ??? Est ce pour l'homme d'Eglise ou pour le Chef d'Etat ?
Oui la France a mis en place une nouvelle loi pour la laïcité visant notament les musulmanes voilées à l'école.
Oui il fallait s'y attendre, à vouloir trop cadrer les choses on se prend un retour de baton.
Oui depuis 1905 l'Etat et l'Eglise sont "séparés" en France.
Oui historiquement la France et l'Europe sont ancrées dans le berceau de l'Eglise Catholique (n'oublions pas qu'à une époque le Pape vivait en Avignon).

Débrouillez vous maintenant pour gérer cette polémique, étouffez la s'il le faut mais qu'on ne nous prenne pas la tête parce que l'on rend hommage à un grand homme d'Etat et d'Eglise en baissant l'espace de quelques jours les drapeaux au pied des batiments officiels. Ne nous saoûlez pas avec des comparatifs qui visent à éveiller des tentions inter-religieuses, à faire monter les extrémismes, à faire naître la haine au milieu de la paix.
Parlons plutôt d'Amour, de Paix, d'Espérance... Plus de 26 ans de pontificat à passer un message pour l'union des peuples, ne gâchons pas un tel effort. N'oublions pas l'oecuménisme de Jean Paul II, c'est bien là sa plus grande réussite pour l'Eglise, le reste n'est que détail.

3.4.05

Et puis après.

Dans quelques jours une fumée blanche jaillira du Vatican. Un nouveau Pape sera nommé. 285ème successeur de Pierre.
Qui sera t il ? plus traditionnaliste, plus mûr, d'Amérique du Sud ou d'Afrique du sud ou bien peut être Italien... Les spéculations vont bon train.
Qu'il sera difficile de passer après un pontificat aussi long, aussi populaire, quelque peu libéral (quoique), aussi influent dans la vie du monde et sa politique...
Il lui faudra poursuivre l'oeuvre de son prédécesseur, avoir une place auprès des jeunes, l'avenir du monde, aurpès des chefs d'Etat et des politiques, auprès des peuples défavorisés et oubliés. Comment marquer l'Histoire de l'Eglise, laisser un nom, une trace... faudra t il marquer d'un coup d'éclat son passage ? Mariage des prêtres ou ordination des femmes, révolution des Eucharisties, une refonte du message de l'Eglise ou un Vatican III...
Une place difficile à tenir mais même dans l'Eglise le pouvoir excite. Ils sont nombreux les candidats qui attendent dans l'ombre. Je n'ose imaginé les tractations secrètes nécessaires pour obtenir les faveurs de tel ou tel électeur...
L'Eglise n'est qu'une communauté d'Hommes rassemblés autour d'un seul Dieu, communauté représentative du monde, avec ses forces mais aussi toutes ses faiblesses et bassesses... La place à prendre est l'une des plus importantes dans le monde, 6 milliards de personnes écoutent...
La constitution Européenne va s'effacer quelques temps, une autre élection prend le devant de la scène... Dans les couloirs du Vatican, le meeting commence, les candidats entrent en campagne...
Patience, tournons nos regard sur le ciel bleu qui recouvre le Vatican et attendons la montée d'une fumée blanche pour découvrir qui va diriger l'Eglise à travers le monde pour les années à venir.

2.4.05

Le Pape est mort.

Ce 2 avril 2005 aux alentours de 21h30 (GMT) le Pape est mort au Vatican. Jean Paul II a dirigé l'Eglise durant plus de 25 ans. Nommé à 58 ans il aura été l'un des Papes les plus modernes et les plus jeunes de l'histoire de l'Eglise.
Incroyable rassembleur, idole des jeunes, il aura marqué toute une génération qui n'a connu que lui pour le moment et qui a pris goût à se rassembler autour de lui tous les 4 ans pour les JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) organisées sur l'ensemble de la planète.
Après une tentative d'assassinat, le Pape a appliqué le pardon, le message le plus fort qu'il aura pu laissé au monde : pardonner à son pire ennemi est toujours possible, il faut juste le vouloir et en avoir la conviction.
Qui es tu toi Jean Paul II ? toi qui aura fait parler de toi dans le monde entier, toi qui a révolutionné l'Eglise, toi qui es resté ferme sur la sexualité, le mariage des prêtres, la place de la Femme dans l'Eglise...
Même les plus athées ne cessent de parler de toi et etrangement de façon plutôt admirative, serait ce là ta force d'évangélisation ? Certainement une évangélisation par le témoignage de ta vie.
Tu as amené l'Eglise à la Politique ou la Politique à l'Eglise. Les plus grands dirigeants du monde sont venus chercher auprès de toi l'absolution pour leurs actes et leurs paroles. Tu as invité le monde à tourner les pensées ou les prières pour les plus grandes causes humanitaires, t'opposant fermement et énergiquement aux guerres, aux dictatures, aux génocides...
Tu as ouvert quelques brèches en prononçant quelques méa culpa de l'Eglise sur des actes de l'Histoire dont Elle n'est pas fière. Il faudra encore aller au delà pour être encore plus crédible.
L'annonce de ta mort a fait le tour du monde en quelques minutes, des jours et des semaines que le monde suit ton agonie, avec compassion parfois, avec indifférence, avec ironie, avec Amour...
Déjà 26 ans que le monde n'avait pas vibré autour de cette simple annonce...

"Le Pape est mort."

1.4.05

Amours maternels... (suite)

Il me paraît important d'apporter une précision à mon post précédent.

Certains évènements de la vie peuvent parfois nous entrainer dans un isolement, dans un autre monde. La maladie peut être l'une de ces raisons. Certaines maladies créent une coupure avec les proches, une rupture de langage, de compréhension, de communication. La présence physique est détachée de la présence affective et sentimentale.
L'absence ne se résume pas au dernier départ, il se peut qu'elle arrive bien avant l'heure. Maman est sur le départ même si elle reste toujours bien présente physiquement.

Pardon si mon post a prêté à confusion, telle n'était pas mon intention. Il n'en reste pas moins authentique et sincère.

Amours maternels...

Ma petite Maman,
Que la vie devait être douce ce 21 novembre 1934. Journée pluvieuse ou illuminée d'un doux soleil d'hiver, tu es arrivée. Tu as suivi ton ainée et préparé l'arrivée du reste de la famille.
Crois tu au destin ? Le tiens n'a pas été celui que tu meritais.
Tu avais à peine 6 ans quand la guerre s'est installée et a envahit ta vie. Il aura fallu fuir, aller en campagne à Alvimare où la vie devait être plus "paisible" qu'au Havre. Tu as connu la peur, les bombardements, l'occupation, les soldats qui étaient séduits par ta beauté et ton agilité au piano... Une enfance difficile, marquée par le départ de ta maman à tes 11 ans. Disparition subite dont tu n'as jamais fait totalement le deuil.
Retour au havre en 44, ville bombardée, détruite, véritable plaie ouverte. Tu as vécu la reconstruction, rapide, trop rapide pour être parfaite.
Et puis ta directrice d'école est venue un jour s'installer à la maison, prendre la place de l'épouse de ton père. Il a bien fallu l'accueillir, l'accepter. L'éducation ne s'en est pas moins radoucie.
Très vite il a fallu travailler et tu as compris que pour t'épanouir il fallait partir, fuir, mais on ne partait pas comme ça à cette époque. La vie t'a fait croiser un homme au bal d'Héricourt, une amie entremetteuse, pleine de bonnes intentions y a collaboré... Tu l'as séduit, bien malgré toi. Il a joué le gentleman, s'est déclaré, t'a suivi jusqu'à Megève... Tu t'es laissée embarquer.
Il negeait ce 14 février 1963 quand vous avez dit oui à la mairie du Havre. Tu as osé partir la première, déjà rebelle.
Très vite la première maternité est arrivée, d'autres ont suivi. Tu as suivi ton mari dans tous ses projets fous. Tu as tenu ce café restaurant, cotoyant ces garçons faciles, ces saoulauds, ces charretiers.... Tu méritais mieux. Pendant plusieurs années, vous avez silloné les 4 coins du département, pour enfin vous poser peu de temps avant ma naissance. La vie allait peut être enfin t'offrir quelques moments de répis. Mais il a fallu se lancer dans un autre chantier, l'entreprise de papa, de toute la famille... folie inconsciente. Formidable défi mais usant le quotidien, il aura fallu être patient pour vivre sereinement.
Aujourd'hui tu es partie, tu es ailleurs, tu as baissé les bras. Ton oeuvre s'est achevée, tu as enfin decidé de vivre pour toi. Tu n'as pas prévenu, on ne s'y attendait pas. Celui qui t'a aimé il y a des années n'a pas su te le prouver, te rendre heureuse comme tu l'aurais mérité. On ne refait pas l'histoire. J'aurai eu besoin de toi, Maman, mais tu es partie, me laissant là, seul. Tu as laché ma main pour qu'enfin j'ose faire mes premiers pas sans toi. Je me retourne, te regarde, tu es belle. Tu pars, tu es rayonnante dans ton habit de lumière, l'image est floue, j'ai les yeux pleins de larmes, tu t'éloignes, je ne bouge pas, je suis paralysé, ce sont les dernières images que j'aurai de toi. Tes contours se fondent petit à petit à la lumière qui nous entoure, il n'y a rien d'autre que ce blanc lumineux et éblouissant. Tu ne te retournes pas, tu avances vers ta nouvelle vie, ton nouveau destin, celui que tu as enfin choisi. Vis ta vie, tu l'as bien mérité. Tu ne m'abandonnes pas, je comprends bien que tu as droit au bonheur que tu n'as pas eu ici.
Je ne t'oublierai jamais, tu auras toujours une place privilégiée au fond de moi pour apaiser mes seuls regrets de ne pas t'avoir suffisament embrassé, de ne pas avoir plus souvent pris ta main au creux de la mienne pour sentir ta chaleur maternelle rassurante...

Je t'aime Maman, ne m'oublies pas dans ton nouvel univers. Je regarde le ciel, une nouvelle étoile scintille au loin, elle est petite mais bientot elle brillera vraiment.
Pardon pour les blessures que la vie t'a imposées, j'aurai voulu être ton chevallier pour te protéger. Ne m'oublies pas Maman.

Ton enfant qui t'aime.