31.5.05

Tout ces écrits qui ne le seront jamais.

Quotidiennement une dizaine d'idées germent, un besoin urgent d'écrire. Il me faudrait un dictaphone qui traduise aussitôt ma voix en mots, ou au pire un ordinateur portable qui soit mon fidèle compagnon. L'endroit privilégié pour mon inspiration étant ma voiture dans laquelle je passe chaque jour environ 2 heures.
L'actualité, mes états d'âme, mon travail et mes collègues, ma famille, mes amis... les sujets d'inspiration sont nombreux. Mais je manque de temps pour prendre ma plume et mon clavier.
J'envie Sevran qui a organisé toute sa vie autour de son journal qui ne le quitte jamais. Le mien est mon plus fidèle compagnon, il ne me trahit jamais.
Tout ces écrits se perdent à tout jamais dans l'infini de ma mémoire sans que personne n'en tire aucun bénéfice. Combien d'auteurs ont des manuscrits enfermés dans des coffres dont personne n'a la clé ?

Un week end agité.

Mes ainés vieillissent. C'est la dure loi de la vie.
Un week end qui aurait du être serein et qui fut bien agité. Un boycotte national à l'Europe ou plutôt une sanction d'une politique nationale et un bulletin de santé familiale qui s'est aggravé.
Dimanche soir, 22h, la France rejette la consitution Européenne. Les arguments du NON sont très divers et trop souvent hors sujet. On ne refera pas les Français, ils ont pris pour habitudes de jouer l'alternance et l'immobilisme même s'ils voudraient des grands bouleversements.
Dimanche soir, 22h30, appel de mon père sur mon mobile. Heure tardive pour parler politique. Le sujet doit être tout autre et me remémore son appel de février 2002 en pleine nuit. J'ai tout de suite compris. En quelques minutes je passe du numéro 22 au numéro 16 de ma rue. Il est allongé et ne semble pas si mal. J'appel le SAMU par prudence. 23h30 il part en ambulance et je reste veiller Maman qui pleure. Moment de lucidité dans une vie d'un autre monde.
Le NON à l'Europe est il responsable de cette nuit agitée ?

24.5.05

Je vais voter 2 fois.

OUI ou NON au traité Européen ?
OUI et OUI, NON et NON, OUI et NON, 3 possibilités. Deux pour faire avancer l'un ou l'autre des camps, la dernière pour annuler mon vote.
La mère de mon meilleur ami est à Boston. Elle m'a confié son vote sans me laisser de consigne "fais comme pour toi, moi non plus je ne sais quoi voter, je te fais confiance".
En voilà une responsabilité. Je vais donc voter 2 fois. Rare privilège, d'autant que ces 2 voix sont donc les miennes. Pas de consignes à respecter. Je devrai peut être contacter les 2 camps et donner mes voix au plus offrant : pourquoi ne pas négocier, on y viendra surement un jour. Primes, détaxation, avantages en nature, carte de crédit illimitée, offerts à qui donnera sa voix à untel ou untel. C'est une idée, un concept à exploiter. J'y songerai quand je serai Président.
En attendant me voilà avec 4 bulletins, 2 OUI, 2 NON... Soyons normand jusqu'au bout : p'têt ben, p'têt pas !

Hymne Européen.

Dimanche 22 mai, 15h00.
L'école de musique "Fernand Boitard" fête ses 40 ans dans un spectacle animé par tous les élèves. Elle fête aussi ses 20 ans de jumelage avec l'école de musique d'Hemmingen.
2h15 de chants, de musique d'à travers les âges. Grands et petits, jeunes et vieux, femmes et hommes, tous sont de la fête devant un public médusé par son petit chérubin qui est le plus beau parmi 300 élèves.
Chorales et big band, Orchestre d'harmonie et quatuor, le scénario est rythmé.

Dans 8 jours au même moment il faudra glisser un bulletin dans l'urne, oui ou non ?
Et puis tout à coup pas moins d'une cinquantaine de jeunes allemands arrivent sur scène. On y est habitué, ils sont nos cousins depuis 20 ans. Leur chef de choeur, une femme, est très dynamique et parle un français impéccable. Silence dans la salle. Les premières notes de cette chorale jaillissent. "La mer" qu'on voit danser le long de nos confrères, puis "Quand ils nous tiennent dans leurs bras, on voit la vie en rose"... Pas de présentation avant leur intervention. Le public réalise-t-il que ces chanteurs ne sont pas de la commune ni du pays, ils sont allemands, ils chantent en français mais un français à en faire pâlir les "racailles" et autres "teenagers" du pays. Pas une once d'accent. Où ont ils appris notre langue ainsi ? mieux que nous même pour le français, l'allemand ou l'anglais...
L'émotion gagne la salle, le public a compris. C'est ça aussi l'Europe, celle d'hier, celle de demain. La fin de la guerre aura permis ça, la rencontre, la fraternité, la paix. Ils ont mon âge, ils n'ont pas connu la guerre, ils ont retrouvé la dignité de leur pays, ils ne sont pas leurs grands parents.

Dans 8 jours je penserai à eux quand je voterai.

23.5.05

On ne voit bien qu'avec le coeur.

Les artifices auquels tu fais allusion, t'ont tenté et te tentent certainement encore.
Mais au delà de ça, apprends à lire au delà des mots. Epouse la place de l'aveugle pour développer ton ouïe, prends la place du muet pour accroître ton regard, contrôle chacun de tes sens indépendement les uns des autres. Tu dinstingueras alors le bien et le mal, le réel et le virtuel, l'Amour et la haine...
Ne fais pas fausse route.

20.5.05

Elle vient du sud.

Sur Europe 1 hier matin, Jean Marc Morandini me l'avait promis. Le reportage sur M6 hier consacré à la jeune star, Chimène Badi, née il y a tout juste 2 ans du concours Pop Star, a été troublant de vérité, de sincérité, de simplicité.
Elle a 22 ans et une voix unique, loin des midinettes aux voix fluettes qui écument les radios crochets. Déjà reconnue par les plus grands noms de la chanson Française, elle a étonné lors de duos improvisés pour des tournées ou des primes télé. Quelle force pour les dérouter autrement que par un physique mais par une voix si puissante.
Une chanteuse à suivre, bien entourée pour le moment, qui saura se protéger des vautours et autres businessmen.

Bonne route Chimène, chante, je t'écoute.

18.5.05

Papa, Maman et les Baisers manqués.

Ce soir je suis passé voir mes parents qui demain vont vivre une journée importante, une séparation qui sera peut être plus que temporaire. Le temps doit faire son oeuvre, la médecine fera ce qu'elle pourra.
Cette journée sera peut être la veille d'un bouleversement familial. Sans être pessimiste il faut pourtant rester objectif et réaliste. Ils n'ont plus 20 ans. Le coeur de Papa fatigue, l'esprit de Maman s'évanouit.
Nous n'avons jamais été très démonstratifs, fusionnels, tactiles... Nous avons cultivé la pudeur, le respect, l'Amour caché, la fierté.

Je les ai laissés, ensemble, pour cette dernière soirée sans oser les embrasser.

Blogiciel.

Petit à petit je deviens exigeant avec toute cette structure qui gère un blog. Google fournisseur de Blogger.com et de Picasa devrait se lancer dans le multi-linguisme (au moins pour me faire plaisir). Quand à Haloscan je viens de découvrir une facheuse faille pour avoir la traçabilité des posts.

Il est vraiment temps de transférer ce blog.

17.5.05

Enfanter son Moi.

Déjà plus de 3 mois que j'ai mutilé mon corps de deux bijoux, deux points brillent dans la nuit.
Trois mois de soins quotidiens pour permettre la cicatrisation, évacuer la douleur légère et persistante qui rend le sein lourd et sensible à l'effleurement du souffle de l'air. Cette longue période d'hygiène s'achève. L'apprentissage a été profitable et m'a permis de me recentrer sur mon corps, d'entrer dans un processus intérieur afin d'aménager ce moi intérieur, le travailler, le re-dessiner, le re-créer à mon image.

Les Indiens d'Amérique avaient depuis la nuit des temps compris l'importance du corps, la signification de chaque partie charnelle, la mise en valeur et l'enrichissement de la beauté.

Les couleurs incrustées dans la peau ou ces bijoux implantés à la peau représentent l'extériorisation du moi intérieur, vitrine et offrande pour le monde, pour le Dieu, pour les Dieux, pour les Hommes, pour les Frères.
Je regarde avec fierté ces deux points qui brillent dans la nuit. Nouvelle harmonie, nouveau baptème. La maturité fera naître un nouvel Etre.

"Je suis un "homme ho"comme ils disent".

17 Mai 2005, 1ère journée internationale contre l'homophobie.

"J'habite seul avec maman
Dans un très vieil appartement rue Sarasate
J'ai pour me tenir compagnie
Une tortue deux canaris et une chatte.
Pour laisser maman reposer
Très souvent je fais le marché et la cuisine
Je range, je lave, j'essuie,
A l'occasion je pique aussi à la machine.
Le travail ne me fait pas peur
Je suis un peu décorateur un peu styliste
Mais mon vrai métier c'est la nuit.
Je l'exerce en travesti, je suis artiste.
Jai un numéro très spécial
Qui finit en nu intégral après strip-tease,
Et dans la salle je vois queLes mâles n'en croient pas leurs yeux.
Je suis un homo comme ils disent.

Vers les trois heures du matin
On va manger entre copains de tous les sexes
Dans un quelconque bar-tabac
Et là on s'en donne à cœur joie et sans complexe
On déballe des vérités
Sur des gens qu'on a dans le nez, on les lapide.
Mais on fait ça avec humour
Enrobé dans des calembours mouillés d'acide
On rencontre des attardés
Qui pour épater leurs tablées marchent et ondulent
Singeant ce qu'ils croient être nous
Et se couvrent, les pauvres fous, de ridicule
Ça gesticule et parle fort.
Ça joue les divas, les ténors de la bêtise.
Moi les lazzi, les quolibets
Me laissent froid puisque c'est vrai.
Je suis un homo comme ils disent.

A l'heure où naît un jour nouveau
Je rentre retrouver mon lot de solitude.
J'ôte mes cils et mes cheveux
Comme un pauvre clown malheureux de lassitude.
Je me couche mais ne dors pas
Je pense à mes amours sans joie si dérisoires.
A ce garçon beau comme un Dieu
Qui sans rien faire a mis le feu à ma mémoire.
Ma bouche n'osera jamais
Lui avouer mon doux secret mon tendre drame
Car l'objet de tous mes tourments
Passe le plus clair de son temps au lit des femmes
Nul n'a le droit en vérité
De me blâmer de me juger et je précise
Que c'est bien la nature quiEst seule responsable si
Je suis un "homme oh" comme ils disent."

Comme ils disent.
Paroles et Musique : Charles AZNAVOUR 1973.

J - 13, et puis après ?

Et oui dans 13 jours nous saurons si la France a soutenu l'Europe ou si elle ouvre la marche du NON et du barrage à l'évolution Européenne. Quelque soit l'issue du référundum, le quotidien de l'Européen d'en bas n'en sera pas véritablement différent, en tout cas pas pour l'Europe de l'Ouest.
Les gros titres du jours portent sur le référundum, avec 2 meetins imortant hier soir, hasard du calendrier, tenus à ROUEN avec les principaux ténors du OUI et du NON. On a échappé à une rencontre faciale, ouf !
Second sujet, le premier du lundi de Pentecôte, toujours officiellement jour férié mais jour travaillé par solidarité avec nos ainés. Une commission doit remettre un rapport sur le sujet pour fin Juin au Premier Ministre. Son responsable semble déjà annoncer qu'il s'agit d'un véritable fiasco et qu'il faudra trouver un autre jour l'an prochain.

Et puis après le référundum, quel sera le grand sujet d'actualité sur lequel les médias pourront se lacher ? La libération de Florence et Hussen ? Les JO à Paris ? La sécheresse annoncée ? Le chomage galopant ? l'Euthanasie et la loi Humbert ? La France à la veille des grandes vacances ? A moins qu'ils tentent une nouvelle fois de déboulonner notre bon vieu RAFFARIN pour y glisser un SARKOZI ou un VILLEPIN... Mon Dieu, quel suspens !
Et puis après ? est que la boulle tournera toujours vers l'infini ?

15.5.05

Premier lecteur.

Privilège, honneur, confiance...
Un auteur m'envoie ses écrits, pour que je les lise, que je m'en imprègne. Peut être aussi pour avoir une critique, un avis. Difficile.
Doux mélange entre fiction et réalité. Il faudrait mieux connaître cet auteur, savoir ce qui se cache derrière ces mots.
Je m'approprie l'histoire, je cherche à cerner qui sont les personnages, lui, Sevran, moi... les lieux ont leur importance, mais laquelle...

Je cherche une explicaiton logique, rationnelle à chaque chose, chaque évènement, je suis cartésien et pourtant...
L'histoire est belle, énigmatique et captivante. Il est doué, a du talent, est un garçon sensible et fragile. Il se cherche encore mais il sait où il va. J'ai beaucoup d'admiration. Une leçon de sagesse. Je suis touché par sa confiance.

14.5.05

Autrefois le printemps chantait.

Un matin vous ouvrez la fenêtre
L'air vous semble soudain plus léger
C'est comme un frisson qui vous pénètre
Il y a quelque chose de changé.
Tiens ! tiens ! tiens !
Déjà les feuilles poussent
Tiens ! tiens ! tiens !
Ça sent le romarin
Dans les jardins les lilas se trémoussent
Et les petites pommes ont déjà le pépin
Tiens ! tiens ! tiens !
Les chiens lèvent la patte
Tiens ! tiens ! tiens !
Les paons font les pantins
On voit les chats se pourlécher pour les chattes
Et les escargots galoper à fond de train
Ah ! Quelle douceur
La vie vous semble rose
Y a pas d'erreur
Il se passe quelque chose
Tiens ! tiens ! tiens !
On joue d'la mandoline
Tiens ! tiens ! tiens !
L'air s'emplit de refrains
Y a des chansons sur les lèvres des copines
Et des petits boutons sur le nez des copains
Tiens ! tiens ! tiens !
C'est le printemps qui vient.


Ray Ventura
Paroles: André Hornez. Musique: Paul Misraki 1939

12.5.05

Stone le monde est stone.

"J'ai la tête qui éclate, j'voudrais seulement dormir, m'étendre sur l'asphalte et me laisser mourir..."
Une vie qui ne tient qu'à un stent ou une angioplastie. Déjà quelques ressorts posés il y a 3 ans qui aujourd'hui ne suffisent plus. Papa va devoir refaire un séjour au CHU pour une nouvelle pose ou un pontage. Il fallait s'y attendre, un cardiaque qui ne fait pas très attention à son mode de vie court des risques à plus ou moins long terme. Cette intervention se déroulera t elle aussi bien que la dernière ? Comment allons nous gérer la dépendance de Maman pendant ce temps ?
Je n'ai pas envie d'y penser, de trouver des solutions, de devoir assumer et pourtant il faudra bien. Merci pour ce choix qui n'en est pas un.
J'ai encore eu hier une invitation pour partir, partir loin, fuir. Je me méfie du miroir aux alouettes. Je préfère maintenir le cap sur mon idée première et garder cette invitation pour un autre moment. Rien ne presse, il faut savoir rester patient.

Vivement l'été que tout ça soit vite oublié, vite réglé, que les projets de la rentrée se profilent enfin, et qu'aboutisse le rendez vous tant attendu.

7.5.05

Google.

Tous les chemins mènent à Rome paraît il.
Je m'amuse à faire quelques recherches à partir de mots clés pour retrouver ce blog et divers sites. C'est très étonnant de constater les réponses que Google apporte. Le numéro 1 des moteurs de recherche a sa logique qui n'est pas la mienne.
Les chemins sont parfois tortueux. On se détourne souvent de sa recherche initiale, captivé par tel ou tel site. C'est à la fois enrichissant (surtout pour quelqu'un de curieux) mais aussi très prenant.
Ce qui me rassure c'est de constater que je ne suis pas le seul à m'inspirer du conte de St Exupéry. Nous sommes nombreux à apprécier le message du Petit Prince, certains pour la beauté du texte ou du personnage, d'autres pour la formidable leçon que l'Auteur donne aux adultes. Ce message dérange et tant mieux.
Prenez le temps de l'écouter, que risquez vous ?
www.google.fr "Petit Prince"

Relecture.

Je relis mon blog. Quelques posts au hasard. Terrible bétise. Envie de tout effacer.

Je me rends compte qu'il y a un océan infini entre ce que j'ai écrit et ce que je veux dire. Tous ces écrits portent à confusion, à interprétation. Je dois mettre de côté cette fierté et me mettre à nu sans pudeur. Il ne faut pas rougir de l'Amour que l'on donne, des sentiments que l'on a pour l'Autre.
Une seule chose compte avant de partir. Qui entendra mes cris d'Amour ? L'important c'est d'Aimer.

6.5.05

Une journée en enfer.

La paralysie me gagne. Une douleur dans l'épaule est née hier matin, au départ quasi indolore et de plus en plus présente au fil de la journée. Une nuit à ne pas oser bouger, un réveil délicat, un lever handicapé... me voila handicapé, figé et crispé. Que s'est il passé pour en arriver là ? Une petite folie de mercredi matin dans le froid matinal peut être... Et cette météo froide et humide n'arrange rien. Robocop c'est de la rigolade à côté de ma démarche raide. Etirements et échauffements sont au programme.

5.5.05

Un beau matin de printemps.

Nous sommes dimanche, enfin jeudi. C'est un peu pareil. Je viens de souhaiter un bon dimanche à cette commerçante qui m'a vendue une bouteille de vin pour ce midi.
L'air est frais mais le printemps s'eveille. Après avoir eteind le chauffage, puis rallumer il va entrer en sommeil jusqu'à l'automne.
La nature est magnifique. J'aime cette ambiance au lever du jour quand la ville dort encore. Les oiseaux sont là, près de moi et nous conversons ensemble. L'herbe est encore humide des pluies d'orage de ces derniers jours. Il faudra la tondre dès qu'elle sera plus asséchée. Le jardin bourgeonne et fleurit.
Une rumeur s'installe petit à petit, les maisons s'agittent, les volets s'ouvrent, les premières voitures passent là bas, dans la rue. Qu'il est doux cet instant unique à l'aube du printemps.

Seul dans la nuit.

Seul dans la nuit j'ai des insomnies. Je me réveille sans cesse, angoissé par son absence. Je suis seul et j'ai besoin d'être rassuré. Je cherche sa main, son corps, sa bouche, son sexe. Le lit est vide, les draps sont froids et à peine marqué par sa silhouette. Je cherche la caresse de son corps, de sa peau lisse et toujours douce, chaude et odorante. Toujours légèrement matte elle est fine, imberbe ou rasée, tout à fait ce que j'aime. J'aime jouer avec ses seins, les carresser entre mes doigts, les lécher, les sucer ou les mordiller juste ce qu'il faut. Ce corps qu'il n'aime pas et qui fait mon bonheur.
Les carresses me manquent, son sexe aussi, dur et fier comme un porte drapeau. Ce sexe que j'aimais tenir très serré dans la paume de ma main et ce jeu perpétuel que je faisais avec son frein pour le maintenir tendu. Son visage est doux, ses yeux sont un océan où l'on se noit sans craindre la mort, sa bouche montre un sourrire en coin, ses dents sont blanches et larges comme je les aime... je veux goutter son intérieur, avoir son goût en moi. Ma main se pose tantôt sur sa hanche tantôt sur sa tête rasée il y a peu. C'est à la fois doux et rugueux.

Gestes simples du quotidien qui trahissent mon crime : l'Amour. Que justice soit faite, que l'on me condamne, que la peine soit exécutée. L'Amour est mon plus grand crime.

2.5.05

Sur la route de Paris.

C'était un samedi après-midi. Il fallait que je sache s'il était toujours là, dans ce petit F1 sous les toits. Un appartement simple, rangé, bien aménagé, remplit de souvenirs importants.
Sortie 16 sur l'A13, 27200 Vernon, je roule vers le centre ville où je trouve des rues animées plus que jamais. Ce sont les premiers beaux jours, tout s'explique. Je m'engage dans sa rue et me gare à la première place.
Je descends et je marche fébril vers le numéro 2 bis. Je regarde les 4 boites aux lettres en espérant y revoir l'étiquette blanche avec son nom inscrit en lettres bleues roi. Rien au premier regard. Je reviens sur chacune d'elle pour lire les noms.
Mon coeur bat fort, il fait chaud, je ne me sens pas bien. J'ai les mains moites, il y a trop de monde décidement dans cette rue. Je lève mon regard vers les sonnettes pour tenter d'y trouver enfin le nom du locataire que je cherche. Je les lis aussi une à une pour y retrouver les mêmes noms que sur les boites.
Une pointe transperce mon corps. On vient de m'apprendre la mort d'un être cher, un être dont j'ai perdu la trace et que je ne retrouverai jamais certainement.
Il y a des souvenirs que l'on n'oublie jamais, même après la mort...