22.9.06

30 décembre 2003.

"L'année qui s'achève fut de loin la plus éprouvante des cinq dernières, elle m'a vidé, m'a ravagé l'âme et le front. On se trompe évidemment si l'on espère que e temps arrange les choses. Qui croit cela est perdu. (...) Chaque matin sans Stéphane est une défaite annoncée. (...) la douleur me protégeait. Depuis le printemps dernier, elle me tue. Il ne s'agit déjà plus de vivre sans lui mais de mourir. J'écris désormais sur mes rides qui sont les lignes de ma vie."
Il pleut, embrasse moi. (P. Sevran) P 27 & 28

21.9.06

Sache que... je.

Avant son départ il y a quelques mois pour un autre service, je voulais lui écrire, enfin plutôt lui envoyer un mail, lui dire combien j'avais apprécié de travailler avec lui, combien j'avais apprécié sa présence, l'homme privé, son caractère même celui des mauvais jours.
Il porte en lui des traces de blessures, qui n'en porte pas ? Il se connaît visiblement très bien, sait les erreurs à ne pas commettre, et oriente sa vie avec "trop" de retenue à mon goût. C'est un idéaliste ce qui détonne avec sa jeunesse et son charisme. Il séduit sans s'en rendre compte mais en est totalement conscient. Il assume et tente de ne pas faire souffrir. Il ne cède pas aux facilités et à la tentation. Il vit pour la musique, pour extraire ainsi ses convictions, ses souffrances, ses blessures, ses espérances comme un extrait la pulpe vitaminée d'un fruit pressé.
Je voulais lui écrire, je voulais lui dire, je voulais qu'il sache... je sais maintenant qu'il sait, qu'il lit, qu'il est discret, qu'il respecte les non-dits entre nous. Merci. Je sais que rien n'en est changé pour autant entre nous, il sait ce que j'éprouve pour lui, il sait que les choses sont impossibles, il sait qu'y penser n'est pas dangereux, il sait que je ne serai pas le dernier, il sait qu'il ne pourra lutter et rien changer, il sait que l'humour et un regard complice sont nos meilleurs boucliers. Il sait que a peau mate et bronzée, que son type méditerannéen, que son parfum, que son visage, sa bouche et ses cheveux, que son harmonie sont une arme redoutable. Je voulais juste lui dire tout ce qu'il sait déjà, tout ce que les mots ne m'auraient pas permis d'exprimer, tout ce que je ne peux lui dire, de peur de briser ce qui est magique entre nous. Je voulais qu'il sache que... je...

Une journée juste pour toi, Maman.

Il y a la fête des mères, la fête des grand-mères, la fête du saint patron... et puis il y a la journée mondiale pour les malades touchés par la maladie d'Alzheimer. Une journée mondiale, rien que ça. Comme si toute la terre ce jour là oubliait tout le reste et ne pensait qu'à cette foutue maladie. Enfin c'est l'intention qui compte. Alors voilà Maman, aujourd'hui je pense à toi, toi qui est loin, près de Marseille sous le soleil du sud, entourée par la famille, les "aînés" qui commencent eux aussi a ressentir les limites de la bonne santé.
Personne n'est épargné face à cette injustice. Annie GIRARDOT fait son coming out, révélant ainsi qu'elle est frappée par Alzheimer depuis au moins 3 ans, qu'elle est suivie et très entourée par sa famille et un coach. Elle n'arrête pourtant aucun projet, cinema, théâtre, chanson... L'important nous explique-t-on, c'est d'entourer les malades avec la plus grande affection car ils sont sensibles à l'amour qu'on peut leur donner.
Près de 800 000 malades en France et donc autant de familles doivent gérer un quotidien plus ou moins lourd. Une longue et difficile fin de vie tendant à effacer les meilleurs souvenirs partagés avant la maladie.
Je n'ai déjà presque plus le son de ta voix en mémoire, juste quelques sons, quelques rires et un visage éteint, un regard vide. Il faut lutter pour garder les meilleurs souvenirs.
Profite bien du soleil et de la douceur méditerranéenne. Aujourd'hui plus qu'hier, je pense à toi, Maman.

19.9.06

Le chiffre du jour.

Ce sont exactement 6 924 sans papiers qui ont été régularisés. Bien ou mal ? J'écoute RTL avec une interview de Clémentine AUTAIN élue à la mairie de PARIS. Charmante, naturelle, énergique, elle ne se positionne pas face aux questions dérangeantes du journaliste. "Il faut voir, il faut étudier, la question mérite d'être posée...". A propos des sans papiers elle s'offusque des conditions sanitaires du groupe de Cachan. Droite et gauche sont unanimes sur ce point et même le Ministre de l'Intérieur, humainement, ne peut s'en réjouir.
La solution proposée à court terme pour les ressortissants étrangers présents illégalement en France (d'ailleurs il serait intéresssant de connaître la répartition par nationalité) ? Une régularisation massive à l'Espagnole ou à l'Italienne sans aucune question. Bien, soit comme ça on résoud le problème aujourd'hui, on adopte tout le monde, parfait on stoppe la polémique et on arrête de perdre de l'energie en débats "stériles".
Bien et demain ? pas demain en 2007 mais demain mercredi 20 septembre 2006 ? bien oui des clandestins il en arrive tous les jours par route, air, terre, mer... demain mardi on fait quoi ? on régularise tous les jours, sans fin, sans limite, sans critères ? oui ou non ? c'est à cette simple question fermée qu'aucun politique n'a le courage, la franchise et l'honneteté de répondre en cette période pré-électorale. Alors oui Nicolas SARKOZY choque et gène dans sa franchise et ses positions. La solution qu'il apporte n'est peut être pas la meilleure en effet. Mais il faudra bien que chaque citoyen apporte sa propre réponse à cet accueil forcé des immigrants. Alors je me pose la question, que faut il faire et quel politique aura mon soutien. Il est évident que beaucoup d'entre nous à titre humanitaire sont ouverts à des accueils, idem à titre économique mais où met on la limite ? Je n'ai pas un avis clair et tranché sur la question, j'écoute beaucoup les propositions des politiques et des artistes (pour beaucoup liés à l'opposition) mais elles sont rares et ne répondent qu'à la situation présente. Il faut une réelle politique à long terme, nationale et aussi Européenne. J'ai bien peur qu'on n'aboutisse pas à une solution durable et que ceci ne soit qu'un simple argument électorale tout comme l'insécurité en 2002.
Il serait aussi intéressant de chiffrer le coût pour la société de l'accueil des clandestins, mais pour être totalement honnête, de chiffer ce qu'ils rapportent à la Nation en effectuant le travail que les Français ne veulent pas faire. Et oui dans certains cas on est bien content qu'ils soient là.

16.9.06

Noël avant l'heure.


Il m'attend et je l'attends avec impatience. Il m'a fallu être persuasif et implorer mon opérateur pour obtenir l'offre "nouveau client" pour le vieux client que je suis. Les opératrices sont charmantes mais droites dans leurs bottes et obéissantes aux consignes données par Bouyguestelecom. Bilan un portable de 99 € qui passe à 1 €. "Il s'agit d'une offre exeptionnelle et à titre commercial Mr X, car vous êtes client depuis longtemps et vous avez un cumul de points important..." patati patata. J'ai poussé le vis jusqu'à leur faire comparer mon compte avec celui d'un collègue qui a obtenu l'offre après quelques négociations et pourtant sa situation était moins favorable que la mienne. Comme quoi l'appareil ne coute pas bien cher et pour ne pas perdre un client une solution est toujours possible.
Je fais des infidélités à SAGEM qui m'a déçu par le design et les menus de mon dernier mobile. Reste à voir si Sony Ericson m'apportera une meilleure satisfaction avec ce téléphone chargé en gadgets en tous genre : photos, sons, carte mémoire intégrée, port USB... Il parait qu'on peut même téléphoner, on n'arrête pas le progrès.

Brèves du jour.

* Enfin la gauche tente d'exposer un projet Présidentiel. On est encore loin d'un rassemblement des candidats socialistes mais on semble s'en rapprocher. Il serait temps que des alternatives arrivent pour laisser un réel choix politique. Encore un peu de patience et beaucoup d'espoir en perspective. Bilan de LCI : quasiment 6 discours anti-droite-Sarkozy, sans réelle propositions. Analyses à suivre.
* 42 % des Français favorables à la peine de mort. Constat affligeant d'un ras le bol et d'un laissé-aller. Il serait temps que l'éducation reprenne le dessus. Où sont passées les valeurs de nos grands-parents ? Enterrées avec eux ?
* Le Secrétaire d'Etat du Vatican a déclaré samedi que le pape était "absolument désolé" que ses propos aient offensé les musulmans. Visiblement il ne s'agissait pas de propos personnels mais de citation d'un recueil de pensées de siècles passés. Faut il occuper de si hautes fonctions pour ne pas imaginer une seule seconde l'impacte de telles citations ? Beaucoup regretterons Jean Paul II qui s'est battu pour l'Oecuménisme et le rapprochement des religions, pour la Paix dans le monde, pour le respect de l'Homme.
* Pendant ce temps, la techno parade parisienne se déroule contre la faim dans le monde.

12.9.06

hervehome.com

Il faut déjà se réabonner. C'est sur ce genre d'évènement que l'on réalise combien les jours filent. Il y a un an j'achetais mon 1er nom de domaine avec quelques projets. Je n'ai pas vraiment pris le temps de les concrétiser (mais j'ai fait d'autres choses ;)). Les projets sont toujours là. J'ai hésité à me réabonner.
Je n'ai pas fait migrer ce blog et je n'en ai pas vraiment envie. Un autre blog parallèle a vu le jour en mars mais je l'ai négligé depuis. Promis, les bonnes résolutions de début d'année sont là, je vais m'y consacrer un peu plus.
C'est donc repartie pour un an pour hervehome.com.

11.9.06

J'avais les yeux humides, c'était un 11 septembre, presque comme un autre.

C'était un jour comme un autre, un jour où le soleil brillait. J'étais en vacances. Je faisais de la peinture. J'étais heureux à l'époque, insouciant. Je n'avais pas encore rencontré l'Amour. J'étais innocent et naïf mais heureux. Ca me convenait bien.
La vie était belle. L'Histoire avait connu ses horreurs, ses troubles, ses guerres. On avait connu la Gerre du Golf, la première, en direct le soir à table devant le téléviseur. On buvait notre soupe en voyant les bombes en direct sur Bagdad. La mort à table.
Je peignais et j'avais mis la télé en fond sonore. Je chantais, j'étais ailleurs. Le soleil brillait. Une semaine de vacances paisible, sans voyage, juste pour se reposer et profiter de l'arrière saison. Il me fallait aussi préparer un grand évènement associatif qui me tenait à coeur depuis de longs mois. Il restait à peine 45 jours pour tout mettre en place. J'étais bien, pausé, reposé, impatient et heureux.
Et puis il y a eu la suspension du programme télé, c'était matinal. J'ai fait une pause dans ma peinture, une pause qui durera toute la journée, le monde venait de basculer dans une nouvelle horreur, une nouvelle forme de guerre du jamais vu. Là aussi en direct sur toutes les télés du monde. Une guerre qui s'annonçait mondiale, violente, soudaine et sournoise, une guerre que j'ai cru être la dernière. J'avoue j'ai eu peur, j'ai eu très peur, j'avais les yeux mouillés devant une telle lâcheté. Je ne supporte pas la lâcheté, je la haïs. On parlait de Paris, de Montparnasse, de vigipirate, de l'armée... Je m'imaginais déjà en treillis, réquésitionné. J'étais naïf c'est vrai. Mais on perd ses moyens, sa logique, la raison devant un tel évènement.
L'Amérique, ce continent et ce pays que l'on nous vend dans nos livres d'Histoire depuis le primaire, comme le pays de la Paix, la 1ère puissance mondiale, le pays nouveau... l'Amérique touchée en son plein coeur, dans le centre de sa ville mythique, New York, attaquée par l'intérieure. Le ver était dans la pomme.
J'ai réalisé la violence, la puissance, la lâcheté au pire moment, quand la première tour s'est effondrée. L'Histoire venait d'être modifiée. Il n'y aurait plus jamais ces tours dans le paysage, dans la géographie. Il n'y aurait jamais plus ces hommes et ces femmes qui ont succombés dans les gravats, réduits en poussières inhalées par leurs pairs, canibalisme involontaire. Ils flottent dans les airs, le vent les a emmenés vers le large comme on répend des cendres.
Ce jour là était un jour comme un autre, un 11 septembre en 2001. Il a changé le monde, il a changé ma vie. J'avais les yeux humides, j'ai pleuré avec pour seule honte celle de vivre dans un tel monde, la honte de laisser un tel héritage aux générations futures.
J'ai compris ce jour là combien notre passage est éphémère. Je ne suis pas un battant, mais j'irai depuis ce jour au bout de mes rêves, au bout de mes idées, au bout des mes rencontres, de mes amitiès, au bout de mes combats. Aucune souffrance ne sera aussi forte que celle de ce jour là. Tous les moyens seront bons, mais il faudra vivre, se battre, aller au bout des combats jusqu'au dernier soupir, je n'ai que ça en tête, vivre est un combat.
J'avais les yeux humides, je les aurai encore, les larmes ne lavent pas, elles n'effacent pas, elles apaisent.

8.9.06

"Ce qui est intéressant dans la littérature..."

Voilà ce que je découvre sur le blog de MATTHIEUX.
Cela traduit parfaitement ce que j'ai envie de faire de mon blog. Parler et écrire de ce que les mots permettent sans que la réalité de la vie de le produise. Avec les mots on peut voler, mourir, ressucité, tuer, voyager, jouïr, ne plus travailler, ... faire tout un tas de choses qui pourtant ne sont pas la traduction d'un fantasme.
Une fois de plus MATTHIEUX m'étonne par son style, les blogs sont riches d'individus à suivre.

6.9.06

Nuits de pleine lune.

Il fait une chaleur du diable, je me demande si c'est mon corps qui surchauffe ou s'il fait vraiment chaud. La fenêtre est grande ouverte et les volets sont entre-ouverts. Il est 23h, je m'allonge sur le lit, impossible de supporter un drap, la nudité m'envahit. Je regarde le film de la 2, belle histoire déjà vue de jeunes ados aux corps d'éphèbes sur un voilier. Belle histoire à l'Américaine avec la dose de drame nécessaire pour la réussite du scénario.
Je suis ennervé. En temps normal je devrais m'endormir devant la télé mais là rien à faire je suis agité, ennervé, angoissé... Pourquoi donc, ça ne me ressemble pas. La lune rayonne dans ma chambre et semble me narguer. J'hésite à aller faire le tour du quartier à pied ou à vélo et je me dis que ça va passer, le sommeil va finir par arriver.
Le film s'achève, je zappe, zappe... Je me force à éteindre à 2 heures. J'achève ma nuit dans moins de 4 heures. Déjà 2 nuits que je mène ce rythme infernal visiblement plus sensible aux nuits de pleine lune.

5.9.06

S'il me fallait partir.

Des mois et des mois que je réfléchis, que j'ai écrit quelques souhaits pour ne pas dire volontés. Bien avant avoir lu Sevran qui visite régulièrement son notaire pour modifier son testament, j'ai souhaité distribuer mes quelques biens, privilégier certains, ceux que j'aime. Je ne pourrai en donner à tous ceux que j'aime. C'est vite fait, il n'y a pas fortune. C'est plus de l'ordre de la symbolique. Je n'ai aucune idée du devenir de mon corps, des cérémonies, peu m'importe de ces futilités, mais que l'on ne perde pas son temps à venir visiter une stèle ou un monument, la pensée suffit amplement.
Ma plus grosse préoccupation est cette assurance vie au travail, répartie depuis 2 ans entre deux personnes. Ni l'une ni l'autre ne le mérite vraiment mais je n'arrive pas à modifier cette clause bénéficiaire. C'est idiot. Comprendraient ils ? j'en doute mais je sais qu'un battement d'aile de papillon peut provoquer un ouragan à l'autre bout du monde, seule cette connaissance me suffit. Un jour, peut être au dernier soir de leur vie, tel le Papé (Yves Montand) dans l'oeuvre de Pagnol, ils prendront conscience des actes manqués, j'en suis persuadé.
Qu'on m'enterre, qu'on me brule, qu'on donne mon corps à la science ou qu'on donne mes organes, qu'on me répande dans la nature... mais qu'on ne perde pas son temps à fleurir le passé.
Mes biens personnels seront vite répartis, un saxo qui est certainement mon bien le plus cher d'un point de vue sentimental, une voiture à crédit, une maison, quelques liquidités, de l'Amour en pagaille... rien d'extraordinaire.
Mais qu'on se rassure, je suis là et bien là, y penser ne fait pas mourir, c'est juste au cas où il me faudrait partir.