20.10.07

Rugby : Bye bye la France.


Ils pisseront sur nos tombes.

La nature humaine est étrange, voire animale. La cruauté m'étonnera toujours. Etrange ambiance ces temps-ci au boulot où un certain harcèlement s'exerce entre collègues, doucement, sournoisement, si habillement que l'on ne s'en aperçoit pas. On pousse à bout certains et certaines. Non pas la hiérarchie, les collègues eux-mêmes et entre eux. Non pas sur des critères de travail mais sur des atteintes personnelles, sur la sensibilité et la fragilité des individus.
On pousse à bout petit à petit, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à l'incident sur le lieu de travail. On se délecte des larmes qui coulent, on s'en abreuve, on jouit dans un flot salé lacrimale.
Et enfin quand l'intéressé(e) est en arrêt de travail les tyrans et les bourreaux continuent ce harcèlement par des appels au domicile, juste pour "prendre des nouvelles", savoir si ça va mieux ou si au contraire on peut continuer de se réjouir. Tyrannie, ironie, perversité, sadisme...
Tous ces tyrans qui pourte sur nous un regard compatissant dans la souffrance iront pisser sur nos tombes.

17.10.07

Qui est Président ?

Ce matin je me prépare pour partir travailler. Une nouvelle journée prometteuse, je m'habille, vite vite, partout je vois le lapin d'Alice.
En bruit de fond la télé m'accompagne. Télématin comme tous les matins. Et j'entends "Ce matin sera remis au Président le rapport Attali..."
La première image spontanée qui me vient à l'esprit est le visage de Jacques Chirac. Déjà cinq mois qu'il n'est plus à l'Elysée, qu'un autre a pris sa place et l'a bien prise, qu'il ne se passe pas une journée sans que l'on parle de lui et maintenant de sa femme... Et je n'ai toujours pas intégré le fait que Chirac n'est plus Président.
J'ai connu Pompidou même si j'avoue n'en avoir aucun souvenir, Giscard, Mitterand (mon plus long Président), Chirac (certainement le plus marquant) et maintenant Sarkozy. Je ne m'y suis pas encore habitué.
Le temps passe, les Présidents changent, les esprits oublient, et pourtant...

14.10.07

Je reviendrai à Anvers.

Une journée entière passée à Anvers, un ancine projet que je réalise enfin. Une ville, un port, une architecture, une histoire, il fallait assouvir la curiosité. Depuis le temps que je voulais venir visiter Anvers au même titre que Bruxelles, Bruges et bientôt Gand, j'y suis donc allé.
C'était vendredi, il faisait beau, la journée s'annonçait magnifique.

J'avais mon guide, celui là-même que tous les touristes ont, un plan succint, les monuments essentiels à visiter de la Grand Place à la Cathédrale en passant par le port, les bonne adresses pour se restaurer, quelques hotels... tout ce qui comble le vrai touriste qui déhambule à travers les rues, l'appareil photo toujours prêt à dégainer. La ville est belle et laide à la fois, il y a du Bruxelles et du Oestende un peu partout, de l'achitecture et du déparaillé. Le commerce semble fleurissant. Il faisait beau, une belle journée s'annonçait.
J'avais mon guide, mais pas celui que tous les touristes ont. Un guide Bruxellois d'origine, qui visiblement n'est jamais venu visiter Anvers et semble tout aussi perdu que moi dans cette ville où le Francophone est le bienvenue pour dépenser ses Euros, du moment qu'il ne parle pas Français. J'avais mon guide, en chair et en os, séduisant, dans la tenue même que je lui avais demandé de porter. Il aurait pu être escort. Il a attiré mon attention durant toute la journée, rayonnant tel le Roi soleil. Je l'ai découvert sous des angles nouveaux, je l'ai vu sourire, je l'ai même vu rire. Il était heureux, un bonheur éphémère mais réel. Il était tout simplement beau, tendre et charmant, vrai, nu devant moi peut être pour la première fois, franc et sincère.

Je n'ai pas vu Anvers, je pouvais aussi bien être à Bruxelles, Venise, Prague ou Paris, je n'ai vu que lui, que toi, tes yeux et ta bouche, ton sourire que j'ai fait naître avant de mourir. Tu as laissé mes mains courir, mes lèvres carresser, ma langue s'immiscer, tu t'es laissé envahir, visiter, tel un monument vivant, un monument secret, caché, que j'ai eu le privilège de découvrir aux yeux de tous pourtant aveuglés. Je reviendrai visiter, je reviendrai te visiter.

Je reviendrai à Anvers.

2.10.07

Déjà huit ans.

Nouvelle visite semestrielle chez le neurologue. Petit point. Petite conversation. Ambiance détendue. Petits tests.
Je découvre le professeur et son service pour ma première visite. Il n'a pas l'allure et la prestance d'un grand professeur et pourtant c'est certainement l'un des meilleurs dans son domaine. Enfin, il n'a pas non plus la solution miracle.
"Madame, approchez vous et dites moi ce que vous voyez", dit il en montrant une maison dessinée sur un papier. Test qu'il effectue à chaque visite visiblement.
Maman rit, sourit et répond "oui, oui, oui... " comme elle le fait souvent. Elle est toujours d'accord. Il change alors sa méthode, "Elle est où la souris ?". Maman regarde la feuille, le professeur, papa, elle sourit mais n'est pas à l'aise. Elle cherche la présence rassurante de papa qui veut l'aider et lui faire dire où est la souris. Il veut être fier de son épouse, montrer à tous que la maladie n'évolue pas, et pourtant. Le professeur est agacé que papa interfère.
Elle montre la souris, ouf et félicitations. Il essaye avec un autre dessin "Montrez moi maintenant les fleurs". C'est la fin, elle ne montrera pas les fleurs.
Le professeur la confie à l'un de ses collègues et en profite pour faire le point sur les aides et l'accompagnement de papa qui à 71 ans veut "assumer". Je me suis fait l'avocat du diable.
Le constat de la visite est que la maladie progresse inexorablement.