11.6.05

J'ai ouvert les yeux, rien ne s'est passé.

L'autoroute est déserte, il est tôt, le jour se lève. A perte de vue un rouleau de bitume dans une immensité de tons verts. Je suis seul au monde. La vitesse me grise et m'ennivre. Envie de me vider la tête, de voyager, de sortir de moi-même, de ma voiture, de mon univers. Je ferme les yeux, je m'évade. Seule la musique me raccroche à la réalité, Sardou m'explique qu'il se lève "Comme d'habitude". Je sens mes doigts légers sur le volant qui vibre légèrement. Je suis bien, je ne pense à rien, juste à rien. J'écoute cette complainte d'un quotidien qui tue l'Amour "Comme d'habitude je t'attendrai... Mes larmes je les cacherai, comme d'habitude... Comme d'habitude on fera semblant...".
"Comme d'habitude, toute la journée
Je vais jouer à faire semblant
Comme d'habitude je vais sourire
Comme d'habitude je vais même rire
Comme d'habitude, enfin je vais vivre
Comme d'habitude."
Combien de kilomètres ai-je déjà parcourus dans la nuit de mes paupières ?
"J'ai froid, je relève mon col".
J'ouvre les yeux, il ne s'est rien passé, la route continue.

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