28.10.06

"Les blogs roulent aux mots et pas au vent..."

"Les blogs s'en vont à vive allure en ce moment. Que se passe-t-il ?"
Cédric me demande pourquoi. Je n'en sais rien. Si seulement je savais. Chaque jour, j'ai l'envie de poser la plume, fermer l'écran, effacer le monde du Petit Prince. J'ai moi aussi mes périodes de doute. Y a t il une utilité à tout cela ? Je ne crois pas mais on le fait quand même. Alors on continue de noircir les pages jusqu'au dernier souffle d'inspiration. Et un jour nous passerons à autre chose. Je voudrai juste partir le premier pour ne pas souffrir du départ des autres.

Mon Vieux.

Ca y est je rentre petit à petit dans la mouvace "Star ac 6" et mes préférences se dessinent. Mardi je regarde la quotidienne, les éval et je découvre la voix pure de Cyril. Il chante mon Vieux de Guichard et est bouleversé en pensant à son père. Ce garçon est fascinant, il a une émotion dans la voix, il n'interprète pas, il vit la chanson. Quelque chose me gène tout à coup, seul face à mon téléviseur, la pudeur peut être, l'émotion, des larmes contenues. Ce garçon me trouble, et je ne peux m'empêcher de penser à quelqu'un d'autre à travers lui, à un ami, enfin ce qu'il en reste. Cyril ose lacher ses émotions, sa peine, sa tristesse à travers cette chanson. Il ose... Son physique, son postérieur cambré, ses attitudes, ses yeux et sa bouche, tout me rappelle cet ami, qui lui n'ose pas, qui lui vit enfermé, enfermé avec ses émotions, ses rancoeurs, sa hargne et même son amour qu'il imagine partager alors qu'il le garde égoïstement. Il comprendra un jour que l'amour est un don pas un cadeau que l'on ne fait que recevoir. Il faut donner sans compter, sans calculer, sans attendre en retour, savoir prendre des risques, le risque d'être déçu. Cyril me trouble, sa voix me submerge, il se donne sans compter. Il brille comme un étoile, comme un star. Un jour, mon ami lui aussi brillera, s'il ose, s'il s'ouvre enfin sans pudeur, s'il prend le risque de vivre et d'aimer.

A l'aube du dernier matin.

7h37, j'allume la lumière du bureau que j'ai éteinte il y a moins de douze heures. Pas un chat dans ce bureau où grouillent habituellement plus de 25 personnes. Je suis seul. Derrière les grandes baies vitrées brille le noir de la nuit la plus obscure. Des yeux m'observent peut être. J'ai l'impression d'être nu, comme dans un loft télévisé puisqu'on parle de son retour prochain. Je suis candidat malgré moi. La nuit a été trop courte une fois de plus, agitée par tout un tas de questions pourtant futiles et inutiles. Je suis fatigué, fatigué de ce rythme que l'on s'impose, fatigué de n'être qu'un jouet, fatigué par les autres, leurs histoires interminables. J'aspire au repos, celui qu'on nous promet depuis toujours, dès la naissance, le repos salvateur, le repos éternel.

18.10.06

"J'ai demandé à la lune...

... si elle a vu le bleu du ciel."
Ou alors on pourrait dire "Voilà, c'est fini...", il a décidé de passer à autre chose. Le bleu du ciel s'en va, c'est l'automne, une saison aux couleurs chaudes, où il fait bon se promener dans les forêts humides au milieu des feuilles qui jonchent le sol et des chataignes encore verte. Au revoir "le bleu du ciel" bonne route vers d'autres cieux... tout aussi bleus.
Le bleu cyclade remplacera le gris boréal de ma voiture. Il en faut de l'imagination aux ingénieurs de la RNUR pour inventer ces nouvelles couleurs qui colorient nos automobiles. Comment définir le bleu cyclade ? le gris boréal ? j'en serai bien incapable. Ce sont des couleurs indéfinissables.
"J'ai demandé à la lune..." si le ciel nocture est bleu, si les étoiles brillent dans un bleu nuit, si elle a vu les flammes de l'incendie qui a brulé cette nuit de l'autre côté de ma rue. Un brasier rouge, flamboyant dans le bleu de la nuit, une tâche rouge sous le bleu du ciel.

14.10.06

Qu'aurais-je du te dire ?

Un mail reçu dans ma boite pro me rappelle combien les mots sont impuissants devant la mort. Je n'ai rien dit à J. qui a perdu son père, rien car si tous le service s'était manifesté ça l'aurait agacé j'en suis sûr. Rien car tous les mots du monde de répareront pas la façon terrible dont ça s'est passé. Rien car le Tout n'aurait pu combler le vide. Rien car la peine ne s'efface pas, elle s'apaise au fil du temps. Voilà J. pourquoi je n'ai rien dit, rien trouvé à dire. J'ai fait "comme si rien ne s'était passé" et visiblement c'est ce que tu apprécies. La vie continue, sans ton père disparu tragiquement. Ton sourrire me manque, il reviendra bien vite, je vais t'y aider. Tu es plus belle quand tu ries que quand tu pleures, ton père était certainement fier de sa fille, si belle et souriante. Oublies la maladresse de tes collègues qui pensent que s'approprier ta peine, l'hypocrisie ne t'aidera pas.
"Hervé,

Je tenais à te remercier pour ta discrétion ; merci aussi de continuer à faire comme si rien ne s’était passé. C’est déjà assez difficile comme ça à digérer mais lorsque certains me regardent avec des yeux de chien battu c’est encore pire. Mardi par exemple j’ai consolé M. qui pleurait pour moi dans mes bras…. Hier c’était au tour de S. et à chaque fois que S.M. me dit bonjour elle fait la moue….

C’est avec des attitudes comme la tienne ou bien celle d’A. que je vais pouvoir faire face et sortir un peu la tête de l’eau lorsque je ne suis pas chez moi.
C’est en toute sincérité que je te remercie

J."

Une nuit de douze heures.

Derrière le mur de ma chambre il y a une maison vide. Pas un bruit depuis le 28 mars dernier. Ma voisine est partie dans un mouroir. Elle sombre dans la maladie aux dernières nouvelles. La maison passera l'hiver ainsi, vide, froide et humide, elle me plairait bien pourtant.
Seul au fond de mon lit je pense à ceux que j'aime et à ceux qui me détestent. Il y a longtemps que je n'ai plus pleuré, je recherche la dernière fois, peut être plus d'un an. Ca me manque mais il faut une bonne raison pour cela, je n'en trouve pas.
Flo est venu diner dimanche. Je l'ai dévoré des yeux, je l'ai embêtté avec mes questions, mes suggestions. Il est beau dans son sweat. Il ne reçoit pas l'amour qu'il mérite et je trouve qu'il perd son temps mais je ne lui ai pas dit. Il est jeune, il a beaucoup de temps, il s'en rendra compte lui-même. Il me fait rire, c'est plutôt bon signe. Il écoute mes conseils.
J'ai envie d'écrire à Pascal Sevran, juste pour lui poser une question, une seule mais je dois la formuler au mieux. Je n'ai pas le droit à l'erreur sinon la réponse sera cinglante. C'est un sacré personnage. Son histoire me trouble, c'est un malade d'amour.
Ce matin 8h30, je prends la même route qu'hier soir à 20h30 en sens opposé. Douze heures dans la nuit me séparent de ce voyage. Qu'a t il bien pu se passer en douze heures pour qu'une voiture arrive au milieu d'un champ fraichement labouré. Douze heures, le temps que le soleil balaye l'autre moitié de la planète, il apparait ce matin flamboyant rouge orangé, il fera beau. Il y a eu cette nuit des sorties de boite, des mamans qui ont pris la route pour la maternité, des hommes et des femmes qui ont veillés à notre sécurité et moi je dormais, apaisé et rassuré.
Sur l'immense parking vide ce matin, il y avait un homme seul, debout au milieu de nul part, à 10 mètres des rares voitures, un caddie de golf trônant fièrement à ses côtés. "Trou du cul" ai-je pensé un instant. Il parade seul dans son désert, qu'il est bête. Je me suis garé et j'ai glissé mon badge pour entrer dans le sas de sécurité oubliant ainsi le ridicule du golfeur du parking vide. Les clients m'attendent, c'est rassurant.

13.10.06

Comme une bouteille à la mer.

"Bonjour, quand tu liras ce message je serai peut être en exil. Je m'appelle Loïc, j'ai 14 ans et je vis à Loctudy en Bretagne. Hier les allemands sont entrés dans Paris. Ils arriveront bientôt chez nous. J'ai peur et je ne pourrai plus fuir. J'ai promis hier à mon petit frère de me battre pour la France et pour lui. Je t'adresse ce message dans cette bouteille à la mer pour que tu te souviennes de mon combat. Cette bouteille traversera les mers jusqu'à la paix. Souviens toi de l'Histoire. Loïc, le 24 juin 1940."
Un SOS anonyme dans un combat qui n'était pas celui d'un adolescent. Y a t il une autre bouteille en mer pour dire qu'il en est sorti vivant ? Je regarde la mer dans l'attente d'un autre message de l'homme survivant.

7.10.06

PS, l'intérêt du parti avant l'ambition personnelle.



Il a bien fallu se rendre à l'évidence, Jack Lang a tiré sa révérence dans la course aux Présidentielles 2007. Il restera un doute quant aux 30 signatures nécessaires à sa candidature. Après Lionel Jospin qui s'est retiré, marquant ainsi la fin de tout espoir d'être un jour le 1er homme de France, c'est le 2ème candidat potentiel à s'effacer. Il explique qu'après une longue conversation avec le Pdt du PS, François Hollande, qui lui a demandé de bien réfléchir à l'intérêt du parti avant ses ambitions personnelles, il a choisit de sacrifier son plaisir de devenir candidat pour laisser plus de chance au PS face à la droite. Sage décision pour ces 2 responsables politiques qui avaient peu de chance de percer au sein même de leur parti. Lang bien que populaire n'a pas trouvé l'envergure nécessaire sur un plan de politique intérieure et internationale, Jospin quant à lui, a déçu par un choix maladroit et impulsif en 2002. De plus il a fortement critiqué Chirac à l'époque sur son âge, âge qui le rattrape aujourd'hui.
Il reste donc 3 poids lourds en compétition.
Ségolène Royal qui peut séduire en tant que première femme Présidente (la France ferait alors un choix de "modernité sexuelle" et il serait amusant que la 1ère dame de France soit en fait le 1er Monsieur de France, qui plus est le Pdt du parti) mais qui à part quelques mesures "semi-Sarkozistes" sur la sécurité intérieure, n'offre pas réellement de programme politique global.
Laurent Fabius cède lui, plus à des ambitions personnelles de pouvoir qu'à un réel esprit d'équipe et de parti. En proposant un programme dit "populaire" qui vise la France d'en bas, il ne dupe personne lui qui incarne parfaitement la gauche caviar et a plutôt pris des mesures envers les riches à l'époque où il était à Bercy (ormis la vignette automobile et un vague projet sur la redevance audiovisuelle). Il n'en reste pas moins impliqué de façon plus que trouble dans le scandale du sang contaminé mais les Français ont la mémoire courte. La plupart des victimes étant disparues depuis. Il a plutôt la réputation d'être la candidat des classes aisées. Nous verrons si ce revirement d'électorat est sincère ou manipulatoire. En tout cas il n'a pas marqué les foules en publiant son livre mélangeant le people des carottes rapées à la politique. Pas d'infos sur sa compagne, juste un fils qui a monté sa propre société de service qui se présente de temps en temps sur les plateaux télé.
Enfin il reste Dominique Strass-Kahn, un véritable poid lourd de la politique. Ancien ministre des finances, lui aussi, qui a su démissionner pour conserver l'intérêt de son parti avant ses ambitions personnelles, dans le cadre d'une mise en examen dans l'affaire de la mutuelle étudiante MNEF, affaire dans laquelle il a été condamné symboliquement. Un homme charismatique qui semble avoir l'envergure d'une fonction de représentation nationale et internationale. Il dirige sa pré-campagne de façon dynamique et moderne en créant un hymne officiel sur la musique de l'été "Zidane il a marqué" et en ouvrant son propre blog. Son épouse, Anne Sinclair, porterait plutôt bien la robe de 1ère dame de France avec tous ses devoirs et obligations.
Un choix difficile que les adhérents devront bientôt faire parmi ces 3 candidats qui se démarquent par des qualités différentes. Il reste à étudier attentivement leurs projets de campagne et à analyser la faisabilité des réalisations des promesses électorales.

L'immigration au pied du mur.

Il y a moins de 20 ans, la construction Européenne faisait tomber le mur le plus amblématique de l'Histoire. Une histoire bête, comme seuls les hommes savent en écrire. Il aura fallu du temps pour comprendre qu'on n'enferme pas les populations, que les séparations n'apportent rien.
J'ai toujours en mémoire ces images de liesse de ces allemands debout sur le mur de Berlin, des blocs de béton dans les mains, ouvrant des brèches à coups de marteaux ou de bulldozer. Chute d'un symbole, fin d'une histoire, début d'une autre. Comment a-t-on pu laisser faire ça au XXème siècle ? On s'interroge encore. On se dit juste "plus jamais ça" et que dans toute expérience il y a une leçon à en tirer. On ne peut pas refaire 2 fois la même erreur.
Et bien oui, c'est possible. Après la Palestine qui s'imagine qu'un mur frontalier fera cesser une guerre de religion, après l'Espagne qui regarde impuissante l'inutilité d'un mur sur son territoire en terre nord-africaine, c'est au tour des USA d'avoir l'idée géniale d'un mur frontalier avec le Mexique. Quelques 1 100 kms sur une frontière qui en compte plus de 3 000. Il parait que ça diminuera l'immigration. Chimères et moulins de Don Quichotte. Que l'Homme peut être naïf. Même G. W. Bush est opposé à ce projet, en désaccord total avec son congrès. Comme quoi tout est possible. Alors faut il construire des murs à toutes nos frontières nationales ou régionales ? sur quelle hauteur, quelle largeur, il serait plus prudent des les doubler avec 2 ou 3 rangs de barbelés, et ne pas oublier des miradors tous les 300 mètres avec des hommes armés prêts à faire feu sur les intrus zélés qui voudraient s'aventurer en territoire protégé.
Une bonne aubaine pour le BTP, les Bouygues et autres industriels metalliers et les usines d'armement. Et quand le BTP va... tout va... quoi que.
Que l'Homme manque d'imagination pour résoudre le problème de l'immigration, juste construire des remparts comme à l'époque des chateaux forts, des douves et autres meurtrières.
Et l'Europe dans tout ça ? elle étend son territoire, accueille de nouveaux membres, laisse la libre circulation intra-Européenne des biens et des personnes sans aucun mur interne ou périphérique. L'Europe est elle en avance ou bien en retard sur son temps ? faut il se méfier des "invasions barbares" ?