23.2.05

Censure & Auto-censure.

Jusqu'où peut on aller sur un blog ? où se trouve la frontière entre réalité et fiction ? peut on communiquer via un blog ? est ce un journal (intime ou non) de bord ou un recueil de nouvelles ?
L'auto-censure me poursuit quotidiennement, je ne veux pas aller trop loin, dépasser des limites que la morale m'ordonne. Le manque de dialogue avec le lecteur ne peut me permettre de maîtriser ses réactions à la lecture des mes posts. Alors pour ne pas choquer, heurter, blesser, une forme de censure ou d'auto-censure s'impose à moi. Je voudrai l'affronter, la rejetter au risque d'aller au-delà de..., de devenir machiavélique, méchant, pervers... Quoi de plus terrible que l'incompréhension ? le choix des mots est important mais chacun y met un sens particulier. L'interactivité de la communication n'est pas assez présente ici pour prendre des risques de langage démesurés. Tout doit être pesé, analysé, choisi et assumé.

La censure ne pourra jamais régner au sein de ma pensée. Elle n'aura pas ma liberté de penser.

19.2.05

Fausse route.

Inexorablement la maladie avance. Hier Papa lui avait dit qu'il était chez moi, à 3 maisons de la leur en sortant à droite.
Elle était seule, surement perdue, peut être paniquée. Elle s'ennuie. Elle déprime et pleure.
Papa commece à fatiguer, à s'user. C'est un travail quotidien, une présence permanente. Il est fier et refuse de se faire aider, il faudra bien pourtant.
Elle est partie à gauche pour faire plus d'un kilomètre pour terminer chez mon frère. Elle n'a pas oublié le chemin. Question d'habitude peut être ou un moment de lucidité. Papa a été la chercher la bas.
L'avenir fait peur, je n'ai pas la force d'affronter ça, pas encore, peut être plus tard. Pour le moment je veux penser à moi, à mon avenir, garder intacte mes souvenirs, ne pas voir dépérir celle que j'aime, qui m'a enfanté, celle qui dès le premier jour m'a reconnu.
Bientôt elle ne nous reconnaitra plus.

18.2.05

Quand la musique fait jaillir les émotions.

Elles sont nombreuses les musiques, ils sont nombreux les titres, ils sont nombreux les textes, elles sont nombreuses les chansons, elles sont nombreuses les paroles qui font naître les vibrations intérieures.
C'est de plus en plus fréquent, un cataclisme en moi, une pénétration, un viol, une révolution, une agression sauvage.
Les émotions naissent, fusent, jaillissent, les larmes et les cris voudraient sortir, exploser. La profondeur des textes, l'harmonie des mélodies deviennent insupportables.
Ca me chamboulle, ça fait mal, mal au ventre, mal aux entrailles, au coeur... La musique pourrait être une thérapie, un exutoire, elle blesse, elle vibre, elle détruit pour mieux reconstruire.
Je retiens mes larmes, mes cris, mes coups.
Et maintenant... Je suis malade... Mourir demain... On peut s'aimer... Partir... Femmes je vous aime... LIBRE... et encore et encore.

Bientôt la musique cessera. Le calme règnera. Seuls les oiseaux chanteront dans les allées où les lettres d'or brillent sur le marbre au milieu des herbes folles.

Devant lui, je suis comme un enfant nu.

Il y a eu un premier rendez-vous manqué. Il était malade. Je n'ai pas douté de sa sincérité et je n'ai pas envisagé une excuse sans fondement pour fuir. Depuis le départ il me parait franc, simple, direct. Quel intérêt de donner un rendez-vous puis de l'annuler, autant ne pas le fixer. Nous nous étions promis de le reporter.
Du coup j'ai eu plus de temps pour m'y préparer. Depuis des jours j'y pense, j'appréhende, je me dis que vais je lui dire ? je voudrai lui parler de moi et l'écouter parler de lui, lui qui semble si handicapé pour parler de lui. Il parle de lui différement, autrement. Son langage n'est pas le notre. Il faut simplement s'adapter je pense. Bref, je n'ai pas peur de lui, juste peur de le déranger, de l'embetter, de venir troubler sa vie, de remuer des choses enfouies.
J'ai vu une ou deux photos, pas très bonnes, pas à son avantage. Je lui ai déjà dit. Je pense qu'il mérite mieux que ça. Je rale.
Il répond à mon mail et me dit de l'appeler pour que l'on fixe rendez-vous. Je m'exécute quelques jours plus tard. Il semble si doux, si calme, si posé. Ce garçon m'intrigue. Je suis curieux. Il me donne rendez-vous, heure, lieu. Je ferai d'une pierre deux coups en repérant un lieu qui pourrait m'être utile à l'avenir.
Jour J. Je m'efforce de préparer cette rencontre, de préparer une sorte de trame afin d'equilibrer cette rencontre entre l'écoute et le discours, pour que le monologue soit un dialogue. Mon esprit est embrouillé et je ne parviens pas à me concentrer. J'ère dans cette ville et je cours pour réaliser le programme que je m'étais fixé. Trois rencontres. La première est manquée : quand je suis chez lui, il est chez moi et inversement, amusant. L'heure tourne. La deuxième est un rapide passage pour revoir un ami, je me gare en double file, il est ennervé, malade, il ne m'écoute pas. Je repars en pensant à cette dernière rencontre qui arrive. Je traverse toute la ville. Il faut absolument que je m'y prépare.
Je me demande ce que j'attends de cette rencontre, si je ne vais pas être déçu, s'il y aura une suite. Et de son côté qu'en attend il ? il n'a pas besoin de moi, il a tout ce qu'il faut pour vivre heureux je pense.
Je tourne un peu, je me perds, je reviens sur mes pas pour enfin arriver au lieu de rendez-vous. C'est étonnant la différence entre un plan et la réalité. Les distances sont bien plus courtes que sur la carte, tout semble si proche et si petit, tant mieux ça me rassure.
Je me gare, je l'appelle, il me dit "j'arrive". Je marche un peu dans le froid et dans le vent. Je me poste à un carrefour ne sachant d'où il va venir. En fait je ne sais même pas trop à quoi il ressemble mais bon on se reconnaîtra tout de même. J'ai un peu peur. J'ai l'impression de me présenter à un entretien d'embauche, de devoir faire bonne impression, d'être contraint de montrer le meilleur de moi-même, de devoir faire bonne impression. Mais je veux être simple, moi-même, me mettre à nu.
Le temps me semble une eternité. Une silhouette arrive au loin. Ca n'est pas la bête bodybuildé que j'imaginais, tant mieux, ça me rassure aussi. Il m'embrasse sans hésitation. Sa voix est douce, un souffle. Il prend l'initiative "on va boire un café", j'acquiesse, je me laisse porter. Il a une angine, décidement.
Les heures qui ont suivies ont été courtes. Il faudra peut être oser une nouvelle rencontre, s'il le désire, je ne peux l'y forcer. Il m'a montré son appartement, magnifique. Je n'ai pas tout découvert dans son entourage. Il fallait certainement cette première rencontre avant de passer à l'étape suivante. Il n'imagine pas le plaisir qu'il m'a fait. Enfin j'ai pris plaisir, un plaisir simple, un plaisir naturel et profond. Dix mille choses me trottent en tête. Il rencontrera bientôt un écrivain, passion commune. Je l'envie. Il est simple, sensible et fragile comme un enfant, mais tellement fort intérieurement, je l'envie.

17.2.05

Prendre une pause.

Quatre jours sans jouïr. Quatre jours sans y penser, sans être obsédé, sans vivre dans le manque. Je ne m'en suis même pas aperçu. J'avais l'esprit ailleurs et pourtant si proche. J'étais occupé, préoccupé par d'autres choses.
Changer ses habitudes quotidiennes a du bon. Changer de cadre, changer de vie, changer de rythme, changer d'endroit, d'amis, de famille, de travail, de collègues, de météo, de sexualité, de corps, d'esprit, de fringues... pour devenir un autre.
Longue discussion hier avec Stéphane, sur moi, sur lui, sur nous, notre génération, nos avenirs. Le challenge est quotidien, chaque matin une nouvelle ligne de départ, chaque soir une nouvelle ligne d'arrivée, chaque jour un classement différent. Un jour il y aura une ligne de départ qui ne mènera à aucune ligne d'arrivée. Il s'agira du jour du passage, de la transition.
En attendant il faut courrir, courrir pour soi, pour montrer aux autres ce dont nous sommes capables, ce que nous osons faire et qui leur fait peur mais le faire avant tout pour soi. Ils ont peur, ils vivent dans des phobies, ils ne veulent pas avancer, se faire aider, il faut malheureusement les laisser s'enliser, tourner la tête pour oublier leur regard de détresse. On ne peut plus rien pour eux, ils sont déjà morts.
Qu'est ce qui fait tourner le monde ? le fric, le sexe, le pouvoir, la drogue, la mort, l'amour, la guerre, le travail, la haine...
Stéphane est motivé comme jamais, un véritable coach. Il a du talent. Il devra devenir plus agressif pour se vendre mais il sait partager sa pugnacité. Il sait qu'il ne peut pas se battre sur tous les fronts en même temps alors il se fixe des priorités. Sage conseil qu'il faut savoir imiter. Le jour viendra où tout se réalisera mais chaque chose en son temps.

11.2.05

Deux points brillent dans la nuit. (Fic.)

Depuis bien longtemps j'en ai rêvé sans oser le faire. Et puis je ne savais par où commencer.
Quelle fierté d'avoir un bout d'un sexe droit et bien tendu cet anneau brillant, véritable bijou lisse et brillant. Mais ça veut dire aussi repos forcé pendant plusieurs semaines... frustrations au programme.
Il y a aussi la langue qui permet d'apporter d'autres sensations pour soi, pour l'autre, surtout quand on aime la douceur et la sensualité comme moi. C'est plus facile mais moins discret.
J'ai poussé la porte, c'était mon cadeau. J'avais déjà rencontré le perceur, on avait parlé, j'avais vérifié qu'il faisait ça dans les règles et avec beaucoup d'hygiène.
Nous étions seuls hier. C'était mon cadeau.
J'ai retiré mon sweat, il m'a fait asseoir et m'a parlé doucement pour détendre l'atmosphère.
J'aurai voulu être bondé, attaché, cagoulé, aveuglé... ne pas savoir, ne pas voir.
Il a commencé par la droite, a passé un coton gorgé de désinfectant. La piqure a été plus que supportable. L'excitation et la fierté enflaient en moi. Je regardais ce petit anneau tout rond au bout de mon sein, promesse de jouissances. J'admirais encore que mon sein gauche était lui aussi doté du même anneau, argent, brillant.
Je suis parti pour plusieurs semaines d'hygiène, de désinfectant, de soins quotidiens.
Je me suis levé, rhabillé, j'ai sorti quelques billets, l'ai salué et suis ressorti pressé. Une seule idée en tête, aller admirer ces bijoux devant un miroir. J'ai osé, je l'ai fait, c'était mon cadeau.

10.2.05

La curiosité etait déjà un vilain défaut.

Qui se souvient de ses débuts ? Ca faisait bien longtemps que j'étais là, bien au chaud, à me construire. Un temps que je ne savais pas mesurer à l'époque puisqu'à cet endroit le temps n'a pas d'importance. Je grandissais dans la plus belle et confortable position du monde : la position foetale. Toute ma vie je la rechercherai pour me rassurer et me protéger.
Chaque instant passé dans cet univers était nouveau et ponctué de découvertes. Milieu aquatique à température constante. J'imagine que la lumière y était tamisée et les bruits feutrés. Je devais bien m'y sentir, au calme, au chaud, protégé de l'inconnu.
Rapport unique et privilégié avec Maman, toi qui m'a donné la vie, qui m'a nourrit. Je voudrai garder cette image de toi à jamais, je voudrai te fuir pour ne pas voir la déchéance qui est en train de s'emparer de toi. J'aurai voulu te prendre dans mes bras, sentir ta chaleur, ta protection comme autrefois. Peut être le ferai-je plus tard, quand tu seras devenue une étrangère, absente, que tu ne me reconnaitras plus.
J'étais là, au coeur de toi et un jour la curiosité et le manque de place m'ont incité à vouloir découvrir autre chose, à sortir de ce petit monde qui était le mien, le nôtre. Je ne me doutais pas des conséquences et du traumatisme qui m'attendaient. La longe et terrible extraction de mon cocon, la violente lumière qui n'était plus tamisée, le bruit assourdissant qui résonnait à mes oreilles et qui n'était plus feutré...
Et puis certainement le plus violent, l'ouverture subite de mes poumons, le déploiement de ma cage toracique tel un ballon que l'on met sous pression, la brulure engendré par cet élément nouveau qui envahissait mon corps.
J'ai du être secoué et bousculé pour atteindre les cris, les pleurs... avant d'enfin être posé du le ventre chaud de Maman pour la découvrir autrement.
C'était il y a longtemps, j'y etais mais je ne m'en souviens pas.

9.2.05

Où sont les boulangers.

Jour des cendres. Celles que l'on éparpille sur les pentes enneigées et que le vent emmènera à l'autre bout de la planète bleue. Celles que les ruisseaux chargés de neige fondue emporteront au fond des océans au delà des barrières de corail.
Impossible ce matin de trouver un boulanger ouvert pour acheter la vingtaine de croissants nécessaire à contenter l'ensemble du service... chaque année la tradition revient. Pourquoi aujourd'hui plutôt que demain, par esprit de contradiction, pour anticiper, surprendre, attaquer, provoquer, avoir la main et gérer la situation.
Tant pis il faudra affronter demain les bons voeux de chacun.

Les vieux mariés.

C'était au siècle dernier, nos grands parents s'aimaient pour toujours, pour ce qu'ils étaient. Le temps était doux, la vie était belle, tout était si simple, tout était si beau. Les temps changent.

"On vient de marier le dernier.
Tous nos enfants sont désormais heureux sans nous.
Ce soir il me vient une idée :
Si l'on pensait un peu à nous,
Un peu à nous.
On s'est toujours beaucoup aimés,
Mais sans un jour pour vraiment s'occuper de nous,
Alors il me vient une idée :
Si l'on partait comme deux vieux fous,
Comme deux vieux fous.
On habiterait à l'hôtel.
On prendrait le café au lit.
On choisirait un p'tit hôtel
Dans un joli coin du midi.
Ce soir il me vient des idées,
Ce soir il me vient des idées.
On a toujours bien travaillé.
On a souvent eu peur de n'pas y arriver.
Maintenant qu'on est tous les deux,
Si l'on pensait à être heureux,
A être heureux.
Tu m'as donné de beaux enfants.
Tu as le droit de te reposer maintenant,
Alors il me vient une idée :
Comm'eux j'aimerais voyager,
Hmmm Voyager.
Mais on irait beaucoup moins loin :
On n'partirait que quelques jours
Et si tu me tiens bien la main,
Je te reparlerai d'amour.
Ce soir il me vient des idées,
Ce soir il me vient des idées.
Nous revivrons nos jours heureux
Et jusqu'au bout moi je ne verrai plus que toi.
Le temps qui nous a rendus vieux
N'a pas changé mon cœur pour ça,
Mon cœur pour ça."
Michel SARDOU-Pierre DLANOE/Jacques REVAUX

8.2.05

Mardi gras.

Bienvenue dans le grand bal de la vie, carnaval interminable où chacun a son rôle, son costume, sa réplique... Qui se cache derrière chacun des masques ? Les scènes se déroulent à chaque instant, le spectacle suit son cours. Les acteurs apparaissent puis disparaissent, jeunes qui deviennent vieux, foetus puis gisants.
La vérité et la sincérité n'ont pas leur place dans cet ignoble scénario, la trahison et l'hypocrisie sont à la fête.
Qu'il est amusant et jouissif de ne pas être celui que le costume expose, de se cacher derrière son loup, de devenir voyeur pour épier l'autre, de participer à cette pièce ridicule et extravagante où chacun oscille entre souffrance et jouissance. Le temps des Rois n'est pas si loin.
Un seul mot d'ordre, ne plus jamais faire confiance.
Bienvenue au bal des faux-culs.

Avant de partir.

Pour qu'ils comprennent je devrai leur laisser quelques explications. Leur laisser les codes de mes différents comptes mails où ils retrouveront beaucoup d'archives qui aideront à comprendre. Le code de mon ordinateur pour qu'ils découvrent ce qui s'y cache, une part de moi-même. Le code de ma carte bleue.
Expliquer pourquoi j'ai choisi de répartir sur 2 personnes mon assurance décès professionnelle et pourquoi ces 2 personnes. Eux ne comprendront pas mais peu importe, ça les aidera dans leur quotidien, ils en ont surement besoin.
Donner mes dernières volontés bien que ce qui se passera après je m'en contre fiche.
Que l'on m'enterre, que l'on me brule ou que l'on donne mon corps à la science m'est totalement indifférent. Qu'on évite un lieu de culte qu'il faut entretenir, que l'on se fait un devoir de fleurir, qui est une contrainte. Qui aime faire la tournée des cimetières ? personne.
Je devrai répartir le peu que je possède, maison, voiture, liquidités, saxo, ordi, meubles, mon latex... Ils n'auront pas mon Amour, ma générosité, ma loyauté... ils seront perdus à jamais.
Expliquer pourquoi j'ai décidé de partir, pourquoi à ce moment là, pourquoi de cette façon là. Depuis combien de temps cette idée me taraude, depuis quand elle est née et elle grandit en moi... plusieurs années déjà.
Pourquoi ma vie, mon destin sont ailleurs, dans un autre monde, sur une autre planète où ma rose m'attend, où je me réaliserai enfin. Une nouvelle étoile brillera dans le ciel.
Il faudra leur dire combien je suis serein devant cette decision, que l'après ne me fait pas peur, que je ne verse aucune larme, que moi-même je ne connaissais pas le jour à l'avance, que la décision a été murement réfléchie mais que l'heure a été improvisée, que ce repos me réjouit par avance, que ma curiosité naturelle me frustrera juste de ne pas voir leur tête dans les jours qui suivront, au moment de la "cérémonie".
Parce que même quand on part on ne veut pas faire souffrir ceux qu'on aime.

3.2.05

Etre sequestré dans un mutisme contre son gré.

Comment savoir dire "Je t'aime" quand on n'arrive déjà pas à dire, écrire, exprimer sous une forme ou une autre un "Je ne t'aime pas" ?
Faut il que l'absence de sentiments soit aussi lourde, pesante, dérangeante, paralysante, handicapante que l'existence même du sentiment le plus fort que la nature Humaine possède : l'Amour ?

2.2.05

The Beach.

23h10, générique de La Plage. Je navigue entre la beauté insolente du bel acteur et cette histoire merveilleuse qui me perturbe autant que lors de la première projection. Mélange d'un monde paradisiaque, idéal, rarissime, introuvable où la vie est celle que l'on choisit à chaque instant, sans contraintes... mais aventure marquée par la souffrance, les vices, la mort, la haine, la trahison qui même au paradis survivent. La recherche du pouvoir et de la possession est partout, même au fin fond du lagon de cette ile paradisiaque de Tahilande...

Qu'il est beau cet enfant, cet adolescent à la peau bronzée, au regard brillant et clair comme l'eau du lagon, à la chevelure blonde comme les blés. Son visage est doux et ses lèvres, hummm... comme une plage de sable doré qui borde le lagon... invitation à y plonger pour découvrir ce milieu inconnu qui se cache derrière ces lèvres du désir.

1.2.05

Quand on arrive en ville.

Jeudi. Nouveau jour, nouveau matin, nouveau réveil. J'aime ce doux réveil, chaleureux, où la couette n'est pas indispensable dans cet atmosphère dont la température est idéale, bien equilibrée. Petit studio dans cette nouvelle ville. Peinture jaune soleil et vieux parquets bois contribuent à l'ambiance de ce nouvel appartement. Tout est calme dans l'immeuble, pas un bruit venant de la ville. Ce quartier Bruxellois a un caractère villageois avec ses petits commerces. Tout le monde semble se connaître et se souhaite le bonjour le matin. Presse, café, boulanger, primeur...
Je me lève, content de ma bonne nuit de repos, heureux de cette nouvelle journée qui commence. J'ai tout mon temps, mes horaires sont libres. Thé et toasts au menu de mon petit déjeuner dans cette petite cuisine américaine. Je regarde les infos de la RTBF pour m'initier aux traditions locales. Je n'ai pas encore d'avis et j'evite la comparaison.
J'ai tout à portée de main dans ce nouvel univers et pourtant je ne me sens pas à l'etroit, je me sens bien. Mes affaires de travail sont à disposition, vêtements et porte documents. Ce nouveau job m'oblige à faire bonne impression au moins au début. Les premiers contacts de ces derniers jours ont été très bons, collègues, mission, locaux, horaires. Je pars à la découverte d'un nouveau monde.
Une bonne douche me réveille enfin, je laisse couler l'eau longuement, je suis dans mon univers aquatique, j'adore, je profite, je jubile.
Le jour est levé depuis quelque temps déjà. Je suis prêt, je ferme la porte de l'appart pour descendre ce bel escalier en vieux bois ciré. Les marches craquent et résonnent dans toute la cage haute de 4 étages, seul bruit dans cet atmosphère confinée.
Me voici devant la porte de l'immeuble, seul rempart contre la ville. J'ai quitté hier soir tard la ville endormie et déserte, calme et vide. J'ouvre pour affronter la rue, ma voiture, la circulation. Le bruit m'agresse. Les odeurs de la ville, pollution, poubelles, chaufferies... Le constraste est brutal. Je me sens attaqué, serré, violé dans mon cercle vital un peu comme accroché à mon poteau dans le métro parisien aux heures de pointes où à chaque instant on me touche, on me bouscule, on me fait les poches...
Vite entrer dans la voiture pour se meler aux embouteillages, prendre les artères qui me mèneront au bureau, s'engouffrer dans le parking sous-terrain, pour enfin retrouver la sérénité dans l'ascenseur qui me transférera vers mon poste de travail, accroché dans le vide, suspendu au dessus de la capitale Européenne, derrière le double vitrage, au milieu d'un silence apaisant simplement troublé par le bourdonnement continue de la climatisation.

A méditer.

"Ne pleure jamais pour un homme
car le seul qui mérite tes larmes
ne te fera jamais pleurer"