24.9.05

Trois initiales pour un auteur compositeur interprète : JJG

1987, j'ai 15 ans. Une seule référence musicale depuis quelques années. Un jeune chanteur français qui perce et qui est plein d'avenir. Il a quitté la boutique de sport familiale pour se lancer dans la musique comme guitariste au sein d'un groupe avec quelques copains et tente ensuite une carrière solo. Il est doué, polyvalent, piano, guitare, violon...
Il chante cette année là un titre qui ne fût pas un tube sur le moment mais dont la mélodie et le rythme m'ont très vite secoué. Des mots simples qui racontent des vies simples, d'hommes qui agissent et changent des vies dans leur quotidien. Ils changent la vie.
Je bois les paroles, j'écoute le titre en boucle sans toujours écouter les mots. Un cordonnier, un professeur, un p'tit bonhomme, quoi de plus simple ? de plus ordinaire ? des hommes sans prétention qui vivent dans la modestie, loins des dirigeants, des politiques, des puissants, des stars...
"C'était un cordonnier, sans rien d'particulier, dans un village dont le nom m'a échappé, qui faisait des souliers si jolis, si légers, que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter.
Il y mettait du temps, du talent et du cœur. Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories, à sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui : Il changeait la vie."
Un métier où l'on est artiste, où l'on vit de ses mains, où l'on sait encore ce qu'est la fierté du travail bien fait, où l'on constate la différence entre le cuir éventré et la couture du cuir neuf qui donne une nouvelle vie aux souliers.
"C'était un professeur, un simple professeur, qui pensait que savoir était un grand trésor, que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir, que l'école et le droit qu'à chacun de s'instruire.
Il y mettait du temps, du talent et du cœur. Ainsi passait sa vie au milieu de nos heures. Et loin des beaux discours, des grandes théories, à sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui : Il changeait la vie."
Qui n'a jamais vu "La gloire de mon père" de Pagnol. Symbole de la fierté du professeur de transmettre son savoir, d'éduquer les enfants dont les parents lui ont confié la charge. Une vocation anime tous ces professeurs à travers le monde, celle de la transmission et du partage. Un savoir faire simple, éducatif, savoir donner le goût, l'envie d'apprendre, de la connaissance... une tâche où bon nombre de parents échouent quotidiennement.
Enfin je réécoute ces jours ci ce titre. Je crois que l'auteur veut me parler, moi le "p'tit bonhomme" avec mon saxophone. Entre mes rêves et les prisons de mon coeur je dois surement aussi changer la vie...
"C'était un p'tit bonhomme, rien qu'un tout p'tit bonhomme, malhabile et rêveur, un peu loupé en somme. Se croyait inutile, banni des autres hommes, Il pleurait sur son saxophone
Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur. Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur. Et loin des beaux discours, des grandes théories. Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris : Il changeait la vie."
Changeons la vie.

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