6.12.06

Quelque chose en toi, ne tourne pas rond.



"Quelque chose en toi ne tourne pas rond, un je ne sais quoi qui me laisse con. Quelque chose en toi ne tourne pas rond mais autour de moi tout tourne si rond."

Hier soir, 17h30, le parking du supermarché est aussi sombre qu'une nuit sans lune. Les bureaux ne sont pas vides qu'il fait déjà un noir d'encre. Il ne fait pas froid mais cette nuit ambiante est assomante. Il règne un goût de nuit polaire, une vie sans soleil, une vie sous-terraine, "under-world". Quelque chose ne tourne pas rond. Les caddies se pressent, se bousculent et s'entre-choquent. L'euphorie de Noël est bien là. Les rayons débordent de futilités et de douces attentions. Tout à coup il y a du pouvoir d'achat aux caisses du supermarché et les tickets de caisse sont à 3 chiffres.

"Des balles doum doum aux roues des bagnoles, au rythme tchouc tchouc du train des Batignolles, au murmure de la ville au matin des nuits folles rien ne t'affole."

Paroles d'accusé samedi dernier sur Europe 1. Elle a tué la maitresse de son ex-mari. Elle a une voix douce et tremblante, l'émotion la gagne à chaque instant. On n'imagine pas en l'entendant qu'elle ait pu faire un tel acte. Elle raconte, elle explique le déroulement de sa folie meurtrière. Elle menace de pleurer à chaque instant. Elle a la voix d'une jeune femme, pure et naïve. On lui donnerait le bon Dieu sans confession et pourtant... Quelque chose en toi ne tourne pas rond.

Le journaliste ne la juge pas, il l'écoute et l'aide à se confier. L'auditeur se demande si nous sommes tous capable de plonger dans la folie meurtrière à tout instant. L'esprit est il si fragile ?

"Et j'aime encore mieux ça, oui je préfère ça. Oh j'aime encore mieux ça, oui j'aime encore mieux ça. Car ça c'est vraiment toi. Ça se sent, ça se sent que c'est toi et rien d'autre que toi, non rien d'autre que toi... Que toi, non rien d'autre que toi... Que toi, non rien d'autre que toi !"

Je relis mes premiers posts, il y a deux ans déjà. Un long dimanche de fiançailles m'avait inspiré. Je l'ai revu dimanche dernier. "Feu mes parents, feu mes parents..." une histoire simple, un quotidien d'après guerre qui met en lumière l'importance des témoignages. Je reste fasciné sur la longue et laborieuse enquête menée à travers un pays aussi grand que la France. Comment est ce réellement possible ? Ca me fait penser à la Bible vieille de plus de 2000 ans qui n'est peut être pas si déformée ou romancée qu'on pourrait le croire. Par amour on soulève des montagnes, on va au bout du monde, on ne perd pas espoir, on se bat, on pardonne, on laisse les bavards parler et se décourager, on apprend la patience, on renforce ses sentiments, on est pugnace, on mène son enquête, on donne sa vie... "S'il n'a pas plu avant midi c'est qu'il est encore vivant", "S'il ne fuit pas c'est qu'il m'aime encore". J'aime encore mieux ça, oui je préfère ça, j'aime encore mieux ça, que toi, non rien d'autre que toi, que toi. Quelque chose en toi, ne tourne pas rond.


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