21.10.05

L'insomnie se glisse dans mon lit.

Novembre 2002, une rencontre m'emmène vers le non retour. Propulsé malgré moi dans un monde inconnu, le monde des sentiments, le monde de l'Amour.
Décembre 2002, appels au secours, ne pas rester seul, parler de cette rencontre, de cette découverte tel Christophe Colomb découvrant l'Amérique en 1492.
Témoigner, parler, se vider, écouter, échanger, se sentir accompagné... Ma seconde mère me présente Caroline. Elle écoute, elle conseille, elle a un regard extérieur et neutre. Caroline vit la nuit, à l'heure ou l'insomnie se glisse au fond de mon lit, à l'heure ou les démons de la nuit agitent la perversité du sexe et de la solitude. Je l'écoute elle mais surtout ceux qui osent l'appeler pour dire leur mal-être, leurs difficultés, leurs envies suicidaires et déstructrices. Je ne tiens pas, toute cette souffrance ressemble à la mienne, je ne tiens pas 10 minutes. Je ferme la radio qui vomit ce manque d'Amour, cette egoïsme de l'Homme, ce mensonge de la vie.
Où sont l'espérance, le positif, le goût de la vie, l'Amour pur et véritable ? L'Homme n'est il fait que pour vivre dans la guerre, le mensonge, la haine, l'égoïsme, l'éphémère ? Ils souffrent, je souffre, nous souffrons... Ils souffriront, je souffrirai, nous souffrirons...
Caroline garde la tête froide, le ton juste. Elle est patiente et attentive, elle redonne l'espoir à certains, bousculent et brulent les dernières convictions des autres, les obligeant à regarder la réalité dans le miroir de la vie. On ne peut réparer ce qui est définitivement rompu.
Il me faut du temps, beaucoup de temps pour pouvoir l'écouter un peu plus longtemps à chaque fois. C'est mon ami le Renard qui m'a appris cette patience, celle de l'apprivoisement. On fait un pas à chaque nouvelle rencontre, on écoute, on ne dit rien, on se regarde, on attend dans un temps qui n'a plus d'importance, on attend sans savoir quoi, on attend lentement et en dehors du temps. Caroline envahit petit à petit mon lit, elle s'immisce entre mes draps bleux, au fond de mon lit, à mes côtés et au milieu de mes insomnies. Je coupe la radio un peu plus tard à chaque fois, elle m'apprivoise et je ne m'en apperçoit pas. Je l'écoute encore parfois, juste ce qu'il faut. Le malheur des autres est trop lourd.

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