14.10.06

Qu'aurais-je du te dire ?

Un mail reçu dans ma boite pro me rappelle combien les mots sont impuissants devant la mort. Je n'ai rien dit à J. qui a perdu son père, rien car si tous le service s'était manifesté ça l'aurait agacé j'en suis sûr. Rien car tous les mots du monde de répareront pas la façon terrible dont ça s'est passé. Rien car le Tout n'aurait pu combler le vide. Rien car la peine ne s'efface pas, elle s'apaise au fil du temps. Voilà J. pourquoi je n'ai rien dit, rien trouvé à dire. J'ai fait "comme si rien ne s'était passé" et visiblement c'est ce que tu apprécies. La vie continue, sans ton père disparu tragiquement. Ton sourrire me manque, il reviendra bien vite, je vais t'y aider. Tu es plus belle quand tu ries que quand tu pleures, ton père était certainement fier de sa fille, si belle et souriante. Oublies la maladresse de tes collègues qui pensent que s'approprier ta peine, l'hypocrisie ne t'aidera pas.
"Hervé,

Je tenais à te remercier pour ta discrétion ; merci aussi de continuer à faire comme si rien ne s’était passé. C’est déjà assez difficile comme ça à digérer mais lorsque certains me regardent avec des yeux de chien battu c’est encore pire. Mardi par exemple j’ai consolé M. qui pleurait pour moi dans mes bras…. Hier c’était au tour de S. et à chaque fois que S.M. me dit bonjour elle fait la moue….

C’est avec des attitudes comme la tienne ou bien celle d’A. que je vais pouvoir faire face et sortir un peu la tête de l’eau lorsque je ne suis pas chez moi.
C’est en toute sincérité que je te remercie

J."

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