14.10.06

Une nuit de douze heures.

Derrière le mur de ma chambre il y a une maison vide. Pas un bruit depuis le 28 mars dernier. Ma voisine est partie dans un mouroir. Elle sombre dans la maladie aux dernières nouvelles. La maison passera l'hiver ainsi, vide, froide et humide, elle me plairait bien pourtant.
Seul au fond de mon lit je pense à ceux que j'aime et à ceux qui me détestent. Il y a longtemps que je n'ai plus pleuré, je recherche la dernière fois, peut être plus d'un an. Ca me manque mais il faut une bonne raison pour cela, je n'en trouve pas.
Flo est venu diner dimanche. Je l'ai dévoré des yeux, je l'ai embêtté avec mes questions, mes suggestions. Il est beau dans son sweat. Il ne reçoit pas l'amour qu'il mérite et je trouve qu'il perd son temps mais je ne lui ai pas dit. Il est jeune, il a beaucoup de temps, il s'en rendra compte lui-même. Il me fait rire, c'est plutôt bon signe. Il écoute mes conseils.
J'ai envie d'écrire à Pascal Sevran, juste pour lui poser une question, une seule mais je dois la formuler au mieux. Je n'ai pas le droit à l'erreur sinon la réponse sera cinglante. C'est un sacré personnage. Son histoire me trouble, c'est un malade d'amour.
Ce matin 8h30, je prends la même route qu'hier soir à 20h30 en sens opposé. Douze heures dans la nuit me séparent de ce voyage. Qu'a t il bien pu se passer en douze heures pour qu'une voiture arrive au milieu d'un champ fraichement labouré. Douze heures, le temps que le soleil balaye l'autre moitié de la planète, il apparait ce matin flamboyant rouge orangé, il fera beau. Il y a eu cette nuit des sorties de boite, des mamans qui ont pris la route pour la maternité, des hommes et des femmes qui ont veillés à notre sécurité et moi je dormais, apaisé et rassuré.
Sur l'immense parking vide ce matin, il y avait un homme seul, debout au milieu de nul part, à 10 mètres des rares voitures, un caddie de golf trônant fièrement à ses côtés. "Trou du cul" ai-je pensé un instant. Il parade seul dans son désert, qu'il est bête. Je me suis garé et j'ai glissé mon badge pour entrer dans le sas de sécurité oubliant ainsi le ridicule du golfeur du parking vide. Les clients m'attendent, c'est rassurant.

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