29.4.05

Ne tirez pas sur l'ambulance.

Ce jour à midi. Je passe prendre un sandwich chez le pizzaiolo du coin avant d'arriver au boulot. Devant moi deux hommes dont un qui attire aussitôt mon regard. Je remarque sa nuque dégagée et fine. Un crane rasé il y a moins d'une semaine et une barbe négligée de 2 jours. Il semble jeune et hésite sur la commande de son repas. Il porte un blouson bleu sur lequel brille en lettre d'argent "Ambulancier". Il se retourne, me regarde, froid et distant, je fonds. Cet air d'adolescent rebelle lui donne quelque chose d'angélique et développe en moi un violent désir. J'aimerais tellement faire un malaise tout à coup, tomber raide, là, dans cette pizzeria, pour qu'il me sauve la vie, manquer d'air afin qu'il pose ses lèvres contre les miennes, que son souffle envahisse mon corps, inonde mes poumons et touche mon coeur.
(...)
Je sors, un sandwich à la main, direction mon bureau, frustré de cette rencontre. Je cherche machinalement l'ambulance et note le nom de la compagnie, au cas ou...

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