1.2.05

Quand on arrive en ville.

Jeudi. Nouveau jour, nouveau matin, nouveau réveil. J'aime ce doux réveil, chaleureux, où la couette n'est pas indispensable dans cet atmosphère dont la température est idéale, bien equilibrée. Petit studio dans cette nouvelle ville. Peinture jaune soleil et vieux parquets bois contribuent à l'ambiance de ce nouvel appartement. Tout est calme dans l'immeuble, pas un bruit venant de la ville. Ce quartier Bruxellois a un caractère villageois avec ses petits commerces. Tout le monde semble se connaître et se souhaite le bonjour le matin. Presse, café, boulanger, primeur...
Je me lève, content de ma bonne nuit de repos, heureux de cette nouvelle journée qui commence. J'ai tout mon temps, mes horaires sont libres. Thé et toasts au menu de mon petit déjeuner dans cette petite cuisine américaine. Je regarde les infos de la RTBF pour m'initier aux traditions locales. Je n'ai pas encore d'avis et j'evite la comparaison.
J'ai tout à portée de main dans ce nouvel univers et pourtant je ne me sens pas à l'etroit, je me sens bien. Mes affaires de travail sont à disposition, vêtements et porte documents. Ce nouveau job m'oblige à faire bonne impression au moins au début. Les premiers contacts de ces derniers jours ont été très bons, collègues, mission, locaux, horaires. Je pars à la découverte d'un nouveau monde.
Une bonne douche me réveille enfin, je laisse couler l'eau longuement, je suis dans mon univers aquatique, j'adore, je profite, je jubile.
Le jour est levé depuis quelque temps déjà. Je suis prêt, je ferme la porte de l'appart pour descendre ce bel escalier en vieux bois ciré. Les marches craquent et résonnent dans toute la cage haute de 4 étages, seul bruit dans cet atmosphère confinée.
Me voici devant la porte de l'immeuble, seul rempart contre la ville. J'ai quitté hier soir tard la ville endormie et déserte, calme et vide. J'ouvre pour affronter la rue, ma voiture, la circulation. Le bruit m'agresse. Les odeurs de la ville, pollution, poubelles, chaufferies... Le constraste est brutal. Je me sens attaqué, serré, violé dans mon cercle vital un peu comme accroché à mon poteau dans le métro parisien aux heures de pointes où à chaque instant on me touche, on me bouscule, on me fait les poches...
Vite entrer dans la voiture pour se meler aux embouteillages, prendre les artères qui me mèneront au bureau, s'engouffrer dans le parking sous-terrain, pour enfin retrouver la sérénité dans l'ascenseur qui me transférera vers mon poste de travail, accroché dans le vide, suspendu au dessus de la capitale Européenne, derrière le double vitrage, au milieu d'un silence apaisant simplement troublé par le bourdonnement continue de la climatisation.

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